jeudi 1 novembre 2012

[Critique] Le noir (te) vous va si bien, de Jacques Bral



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(France, 2012)



Sortie le 5 décembre 2012




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Sous ce titre bien mystérieux et intrigant, « Le noir (te) vous va si bien » évoque un sujet fort et électrochoc, en particulier dans la société française… L’histoire est en effet celle d’une
famille orientale émigrée partagée entre le respect des traditions de sa culture et de sa religion et l’intégration dans une société occidentale aux mœurs plus libérées… Moncef, le patriarche,
est ainsi fier de sa fille Cobra, qui selon lui se comporte bien, selon les règles de vie qu’il lui a transmise… Sauf que sous le voile, Cobra se permet quelques entorses lorsqu’elle n’est plus
sous le regard de ses parents : comme de s’habiller un peu plus légèrement, tête nue, avant de se rendre au travail, en passant dans un café qui lui sert de lieu de transition entre deux mondes,
entre lesquels elle ne se résous pas à choisir…

Le propos est passionnant, riche, et son traitement propose ici une exploitation plutôt intéressante, mettant clairement en évidence les paradoxes et les difficultés de l’intégration des
populations étrangères déracinées… Difficile, à partir de là, de critiquer le film sur sa forme, tant le fond est finalement posé de façon légitime…

Pourtant, « Le noir (te) vous va si bien » n’est pas exempt de défauts, loin s’en faut ! Quelques maladresses émaillent un scénario un peu trop appuyé et démonstratif par moments (surtout le
dénouement, évidemment !), sans compter que l’interprétation de certains seconds rôles, comme ceux des parents ou du frère, n’est pas toujours fameuse… Si le rôle principal de Cobra, tenu par la
jeune actrice Sofiia Manousha, est juste correct, on est heureux de pouvoir se rattraper sur d’autres acteurs, comme Grégoire Leprince-Ringuet, toujours aussi attachant et pour le coup en mode de
louisgarrelisation assez étonnant (un jeu parfois taquin et spontané, très « nouvelle vague » à la Jean-Pierre Léaud notamment…)

Mais au fond, on passe aisément sur les quelques accrocs du film pour se laisser prendre par les rapports entre les différents personnages et les questions qu’ils se posent constamment… Avec
parfois une touche d’humour bienvenue dans un long métrage globalement plutôt sombre – comme son titre –, on s’interroge nous-mêmes sur le sort d’une certaine jeunesse, de tous ces enfants
d’immigrés, partagés entre la culture de leurs parents et celle de la société dans laquelle ils vivent… nager en plein paradoxes et vivre potentiellement dans une permanente schizophrénie !































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