dimanche 23 septembre 2012

[Critique] Maniac, de Franck Khalfoun


maniac(Etats-Unis, 2012)



Sortie le 26 décembre 2012



Le Jour du Saigneur # 84




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En 1980, William Lustig signait un film crade et glauque au possible, qui fit une telle sensation qu’il en devint immédiatement culte dans le domaine de l’horreur : le bien nommé « Maniac » !
N’ayant moi-même pas vu l’œuvre originale, difficile alors d’en proposer ici une comparaison détaillée avec ce remake signé Franck Khalfoun. Il paraît néanmoins que s’attaquer à un pareil
classique relevait du pari bien risqué… Le résultat me semble pourtant a priori tout à fait honnête et encourageant.

Il faut dire que ce « Maniac 2012 » procède à un léger changement de direction par rapport au film initial. Il en conserve certes le pitch (un jeune homme légèrement psychopathe qui tue des
jeunes femmes pour les scalper afin de compléter sa chouette collection de chevelures), mais il en propose visiblement une représentation plus léchée, tant dans l’écriture du scénario (le script
de la version de 1980 semblait apparemment bien primitif) que dans une mise en scène plutôt stylisée… Mais le changement le plus évident demeure son parti pris de tourner le film en caméra
subjective, soit de nous faire voir jour du saigneurles choses à travers le regard même du tueur…
délire et audacieux, certes, mais tout de même très gonflé !

Si le dispositif permet une immersion efficace dans l’action pour le spectateur, voire carrément de créer un lien d’empathie avec le serial killer, son utilisation se révèle dans ce cas d’autant
plus culottée que l’acteur principal est connu, prenant ainsi le risque de le cacher aux yeux du public, dans la mesure où nous devenons ses yeux ! Au metteur en scène ensuite de trouver les
stratagèmes pour que l’on puisse quand même voir Elijah Wood le plus souvent possible, notamment à l’aide de miroirs où il aime à s’observer, voire parfois à un abandon du point de vue subjectif,
lors par exemple des scènes de meurtres où le tueur semble en pleine jouissance, mais la caméra se détache de son corps tout en restant pourtant un peu lui, comme s’il était finalement en train
de se regarder accomplir ses actes abominables, dans une dialectique éminemment égotiste et narcissique… Il paraît que Joe Spinnel, l’acteur du film d’origine, était un bloc un peu surhumain, ce
qui crée un contraste d’autant plus intéressant avec le choix ici d’un visage lisse et poupin comme celui d’Elijah Wood : la proximité du spectateur avec le tueur fonctionne alors d’autant plus,
aidée en outre par les flash-back sur son enfance atroce, celui-ci nous paraissant alors suffisamment attachant pour que l’on ait pour lui une forme de compassion… voire de compréhension ? Hum,
je m’égare…

Quoiqu’il en soit, si cette nouvelle version de « Maniac » ne marque pas particulièrement les esprits, ni ne fait preuve d’une originalité sans borne (faut pas déconner !), on la saluera pour son
efficacité générale et pour ses scènes de meurtres variées et même parfois… amusantes ! L’une des dernières scènes, avec une voiture qui renverse notre pauvre maniaque pour aller lamentablement
se planter dans un mur un peu plus loin, relève tout de même d’une facture de série B des plus distrayantes…



Perspective :



- Maniac à l'Etrange Festival 2012































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