jeudi 19 juillet 2012

[Critique] Les dents de la mer 2, de Jeannot Szwarc


dents_de_la_mer_2.jpg(Etats-Unis,
1978)



The Shark Attacks Summer, c'est tout l'été sur le blog de Phil Siné !




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Malgré son titre français pas très flatteur (prononcé un peu vite, on peut entendre « Les dents de la merde », ce qui valu d’ailleurs au film de sortir en salles sous le titre tout de suite plus
subtil de « Les dents de la mer : 2ème partie »), cette suite du chef-d’œuvre
de Spielberg
, même s’il souffre évidemment énormément de la comparaison avec son prédécesseur, n’est pourtant pas si mauvaise que ça… Certes, le scénario semble un peu un calque légèrement
modifié du premier, mais l’ensemble se laisse regarder comme un film de terreur familial plutôt sympa et efficace.

Steven Spielberg étant trop occupé à chasser les extraterrestres sur le tournage de « Rencontres du troisième type », c’est le tâcheron Jeannot Szwarc (l’un des premiers réalisateurs français
exilé aux Etats-Unis) qui se colle à l’ouvrage de ce deuxième volet des aventures de la petite station balnéaire d’Amity, de nouveau en proie à un énorme requin mangeur d’hommes ! Et c’est sans
doute là que le bât blesse le plus : car si le cinéaste sait grosso modo filmer ce qu’il faut, il le fait sans grande originalité ni la moindre audace… Sa mise en scène est finalement un peu
l’antithèse de celle de Spielberg : là où ce dernier savait donner du relief à son film avec une réalisation et un montage précis qui savait faire monter la tension et la terreur chez le
spectateur, on ne retrouve ici qu’une illustration un peu plate d’un scénario bien construit, certes, mais sans véritables effets de surprises… On est par exemple un peu navré devant les divers
plans présentant la station d’Amity, propices à nous montrer quelques scènes de plages inutiles et bassement voyeuristes sur des jeunes femmes en maillots de bain, notamment… Mais le manque de
panache de la mise en scène se voit bien plus encore à chaque attaque du requin : quand celui de Spielberg savait se faire désirer, avec une attente angoissante créée par quelques plans
sous-marins bien sentis ou une musique annonciatrice, celui de Szwarc apparaît probablement trop vite à l’écran, rendant ses attaques plus directes et moins terrifiantes…

Du côté de l’histoire, si l’on n’est pas mécontent de retrouver quelques personnages déjà présents dans le premier film (à commencer par le chef Brody, incarné par Roy Scheider), on reste
cependant sur sa faim, tant l’enchaînement des évènements ressemble à s’y méprendre à celui qu’on avait déjà connu : premières disparitions mystérieuses, toujours le même entêtement de la
municipalité à faire la sourde oreille… et Brody qui se retrouve vite très seul à rester convaincu de l’existence du requin, jusqu’à ce finale en mer, où il se retrouve à porter secours à une
bande d’adolescents (dont ses enfants) dérivant sur des voiliers attaqués par le monstre marin… Bien sûr, Brody réussira à vaincre le terrible squale, mais dans un moins grand fracas pourtant
qu’à la fin du film original. Nouvelle déception de spectateur…

Bien sûr, il suffit de ne pas voir « Les dents de la mer 2 » en pensant à son modèle pour savoir en profiter et ne voir en cette suite qu’un gentil film de terreur plutôt plaisant, avec ses
victimes qu’on prend plaisir à voir se faire dévorer et un requin qui reste plutôt crédible malgré ses nombreuses apparitions à l’écran.



Perspective :



- Les dents de la mer, de Steven Spielberg































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2 commentaires:

  1. Papa tango Charlie19 juillet 2012 à 03:43

    Pour moi, les dents de la mer 2 (lol) restera le film d'horreur vu et revu pendant les grandes vacances avec la famille, alors que j'étais encore gamin: j'ai encore le souvenir de ma vieille tante
    en train de lever les pieds sur le canapé quand le requin surgissait brusquement. Contrairement au premier, les suites étaient vraiment parfaites pour les cinémas en plein air dans les campings ^^

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  2. Tout à fait d'accord avec vos impressions générales après avoir vu cette "2e partie" (héhé!) sans encore connaître son illustre premier volet. Enfin, j'ai quand même bien ri à plusieurs reprises,
    par exemple lorsque le requin traîne sa proie à grande vitesse pour l'assommer sur son propre bateau avant de la croquer... mais je n'aurais peut-être pas dû ? ;)

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