vendredi 6 juillet 2012

[Carnets de Festival] Paris Cinéma 2012 : épisode 2


paris cinema 2012Depuis le 29 juin et jusqu’au 10 juillet, le cinéma est à l’honneur à Paris, comme chaque début d’été depuis 10 ans : Hong Kong, 8 films en compétition, 3 jurys, des avant-premières à
foison, Johnny To, Olivier Assayas, Leos Carax, un ciné-mix, une brocante, un ciné-karaoké, un bal, 14 lieux, les ressorties de l’été, Raoul Ruiz, Bruce Lee ou Jackie Chan (mais faut-il vraiment
choisir ?), du gore, du sexe et Charlotte Rampling, des étudiants et des bénévoles, Juliette Binoche et Denis Lavant, plus de 200 films programmés… Un excellent anniversaire au Festival Paris cinéma et sans plus tarder un échantillon de sa programmation vu par votre envoyé spécial préféré !

renoir.jpg[Avant-première]
Renoir, de Gilles Bourdos
(France, 2011)
Sortie le 2 janvier 2013




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Sur l’écran où sont affichées les prochaines séances du cinéma, le titre « Renoirs » apparaissait avant mon entrée dans la salle… Cette faute d’orthographe qui relève certainement de la coquille,
reprenant une possibilité de la langue anglaise (l’adjonction d’un « s » à un nom de famille pour embrasser tous les membres de ladite famille…), évoque finalement parfaitement le contenu même du
film : car si « Renoir » commence par nous parler de la fin de vie du peintre (Auguste) et ses rapports avec son dernier modèle (la flamboyante Andrée), la suite de son scénario se transforme
bientôt en portrait de la famille au grand complet, avec la présence des trois enfants du vieil homme : l’aîné Pierre, le tout jeune Claude, et surtout Jean, le futur cinéaste de renom, qui
brûlera d’amour pour la jeune Andrée… Tel un tableau vivant, l’évocation champêtre de ces retrouvailles familiales n’a rien de figée ! C’est au contraire de toute beauté, esquissant des
réflexions sur la vie, l’amour, l’âge ou la guerre, et proposant un très joli casting : Michel Bouquet, Vincent Rottiers ou encore Christa Theret…

confession_enfant_siecle.jpg[Avant-première]
Confession d’un enfant du siècle, de Sylvie Verheyde
(France, 2011)
Sortie le 29 août 2012




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Adaptation d’un roman d’Alfred de Musset, cette « Confession d’un enfant du siècle » raconte la tentation de la débauche d’un jeune homme trompé dans le Paris de 1830… Quand Pete Doherty joue les
Libertines libertins avec la reine de la masturbation frontale (chez Lars Von Trier) Charlotte Gainsbourg, on aurait pu s’attendre à de vraies étincelles et à quelque chose d’immensément
sulfureux et coquin… Eh ben c’est raté ! non seulement les partouses y ont lieu tout habillé (un comble !), mais en plus le film est d’un ennui abyssal : une voix off omniprésente, du blabla et
des verbiages chiantissimes à n’en plus finir, une reconstitution historique maniérée, des simagrées amoureux d’un autre temps… sans compter que l’ex-chanteur Peter Doherty a l’air aussi à l’aise
avec sa canne et son haut-de-forme qu’un éléphant de plomb dans un magasin de souris en porcelaine !

drunken_master.jpg[Hong Kong]
Drunken Master, de Yuen Woo Ping
(Hong Kong, 1978)




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« Drunken Master », ou « Les déchaînés du Karaté » comme l’indiquait mon ticket de cinéma (j’ai mis un moment à comprendre dans quelle salle je devais aller, du coup !), est l’un des premiers
films de Yuen Wo Ping, cinéaste plus connu aujourd’hui pour avoir chorégraphié les combats aériens de « Matrix » et « Tigre et Dragon ». On y retrouve déjà un vrai talent pour mettre en scène des
combats incroyables et énergiques, presque dansés et toujours éminemment virtuoses… On est impressionné aussi par le talent physique des acteurs, à commencer par le petit Jackie Chan, que ce film
fit mondialement connaître ! « Drunken Master » est en outre un film hilarant, même si son scénario tient en deux lignes et laisse souvent la place aux performances de Kung-Fu fou : jamais
lassantes, les scènes d’action sont ponctuées de nombreux gags ou positions hilarantes des personnages, sans oublier des bruitages sonores à hurler de rire ! Un autre titre français du film, « Le
Maître chinois », ne rend pas justice à l’incitation à l’alcoolisme qui semble sourdre tout au long de ce « Maître saoul » : le jeune Wong Fei Hung se fait notamment entraîner par un maître qui
n’arrive à bien se battre que s’il est complètement bourré ! Décalé et gentiment incorrect…

just_the_wind.jpeg[Compétition]
Just the Wind, de Bence Fliegauf
(Hongrie, Allemagne, France, 2012)




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Il est toujours difficile de faire son choix parmi des films « en compétition » qu’encore personne n’a vu et dont aucun indice (un nom connu, par exemple) ne laisse présager ses qualités… Du
coup, il faut faire confiance au livret de présentation du Festival, qui parlait de « Just the wind » comme d’« une œuvre politique aux allures de film d’horreur » ! Eh ben la déception est
totale : j’espère ne pas avoir ronflé trop fort dans la salle après m’être assoupi à plusieurs reprises devant ces images d’une laideur et d’une fadeur absolue, devant cette absence de mise en
scène, sinon celle d’une imitation de documentaire le plus pénible possible… Non seulement on s’emm… ferme, mais surtout on ne comprend pas où le pseudo-cinéaste nous entraîne : dans la nuit,
dans le racisme ordinaire d’un pays en voie de fascisation ? C’est bien joli, mais bon, quand on l’entend déclarer après la séance qu’il n’a pas voulu montrer les « méchants » du film qui violent
et tuent du tsigane parce qu’il avait peur de les humaniser, on est en droit de ne pas accepter ses procédés et sa vision du monde…

amants_pont-neuf.jpg[Retro Leos
Carax]

Les amants du Pont-Neuf, de Leos Carax
(France, 1988-1991)




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Film mythique autant par sa production catastrophique que par son histoire qui confine au sublime, Leos Carax développe avec « Les amants du Pont-Neuf » toute la flamboyance de son style et de sa
vision de cinéaste… A travers l’histoire d’amour entre deux marginaux, l’un clochard titubant et cracheur de feu (Denis Lavant), l’autre belle vagabonde dessinant à l’occasion et sur le point de
devenir aveugle (Juliette Binoche), le réalisateur trace les contours d’une passion à la rue et à la folie ! Les fulgurances visuelles y sont légions, nous laissant témoins hallucinés d’un
spectacle intense et inoubliable : le Pont-Neuf à l’abandon, le métro en flammes, Paris transformé en immense terrain de jeu, du ski nautique sur la Seine éclairée aux feux d’artifice… et
pourtant nuls artifices dans cette histoire tragico-poétique, qui ancre l’amour dans une réalité sociale désespérée… Beau et incomparable !



Précédemment à Paris Cinéma...



Une envie de ciné ? Consultez la programmation du Festival !































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2 commentaires:

  1. On adû se croiser aux Amants... que j'ai moins aimé que toi. Par contre j'ai vu Confession... en projo et j'ai été également déçu.

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  2. les amants c'était une nouvelle vision pour moi, et je trouve ça génial !


    oui j'avais vu ta critique de confession... une déception !

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