vendredi 9 mars 2012

[Critique] Indignados, de Tony Gatlif



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(France, 2012)



Sortie le 7 mars 2012




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Bien sûr, on ne peut qu’être sensible à la sincérité dont fait preuve Tony Gatlif dans ce regard qu’il jette sur le monde d’aujourd’hui à travers le prisme des errances d’une jeune clandestine à
travers l’Europe, personnage de fiction qui condense à lui seul la triste réalité d’une époque… Le cinéaste la malmène de pays en pays, de nation en nation, d’où elle est rejetée et considérée
comme une marchandise, ou pire : une criminelle ! Entre les saynètes où il la montre perdue à égrener sa solitude parmi des populations baignant dans la misère, il filme également des
manifestations, ces fameux mouvements d’« Indignés » contre leurs pays et contre un système économique qui les écrase et les étouffe…

Reprenant en surimpression sur l’écran des citations de Stéphane Hessel extraites de son best-seller « Indignez-vous », le propos de Gatlif est bien entendu parfaitement louable, et probablement
salvateur… Mais le résultat à l’écran demeure bien trop brouillon et improvisé pour vraiment marquer, si ce n’est pour prêcher des convaincus ! Il aurait fallu à cet « Indignados » un vrai
travail d’écriture pour non seulement ressembler à un film digne de ce nom mais en plus fédérer un maximum de spectateurs à ce qui demeure probablement la cause la plus importante de notre
civilisation finissante, qui reste malheureusement convaincue que le retour à la loi de la jungle, celle du renard jeté volontairement dans le poulailler (images à l’appui dans le film !), est la
voie vers le meilleur des mondes possibles…

Reste tout de même dans le geste cinématographique du réalisateur une sympathique poésie, qui se manifeste à travers plusieurs séquences riches en symboles forts… On pense notamment à l’image
troublante de la clandestine à la fin du film, presque littéralement « dévorée » par les mécanismes automatisés d’une ville entièrement vide… Ou encore à cette superbe fantaisie dans laquelle des
oranges dévalent les rues pour finir par se jeter à l’eau dans une barque, image à la fois de tous ces « indignés » défilant dans les rues et de ces clandestins voyant leur salut dans ces bateaux
leur permettant de traverser la Méditerranée…



Citoyen :



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