mercredi 11 janvier 2012

[Critique] Symbol, de Hitoshi Matsumoto


symbol.jpgSymbol, de Hitoshi Matsumoto



(Japon, 2009)



Note :
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Dans le genre OVNI cinématographique, on peut dire que « Symbol » se pose là ! A travers les récits parallèles d’un homme en pyjama enfermé sans raison dans une pièce blanche entièrement close et
un catcheur looser sur le point de livrer un combat sur le ring où l’ont accompagné son fils et une bonne sœur délurée, Hitoshi Matsumoto livre un film assez incroyable, défiant les limites de
l’absurde le plus délirant…

Si l’on reste d’abord très sceptique sur le lien qu’il existe entre les deux histoires montrées en alternance, le point de connexion qui en sera fait, aussi anecdotique et tardif soit il, finira
de nous emporter dans des sphères de drôleries surréalistes et fantastiques insoupçonnées… Si le sort d’Escargot-man, le catcheur dont on ne verra jamais le visage caché derrière son masque «
professionnel », nous laisse souvent un peu pantois, celui de l’homme isolé dans sa chambre aseptisée, façon « asile de fous », nous fascine en revanche beaucoup plus !

Les deux parties du long métrage sont d’ailleurs construites selon l’évolution de ce personnage là, dont l’importance dans la marche du monde nous surprendra en temps voulu. Dans la première, qui
est aussi la plus longue et la plus drôle, il doit suivre un « apprentissage », qu’il devra ensuite « mettre en pratique » dans la seconde, une fois qu’il aura eu accès à une autre pièce vide,
aussi sombre que la première était claire…

L’humour de la première partie de « Symbol » rappelle étonnamment celui du théâtre de l’absurde d’un Samuel Beckett, par exemple… Un homme seul au monde et dénué de toute chose va trouver une
curieuse excroissance sur les murs lisses de la pièce vide et blanche dans laquelle il se réveille : en appuyant dessus, des centaines d’angelots nus vont flotter dans les airs tout autour de lui
puis de nouveau disparaître dans les murs, ne laissant ressortir que leurs petits pénis à la surface des parois de la chambre… A chaque fois que le personnage pressera l’un des pénis d’enfant, un
petit cri accompagnera l’arrivée d’un nouvel objet ou d’un étrange événement dans la pièce. Douteux et pédophile, pensez-vous ? Hilarant et joyeusement déroutant surtout ! Un peu comme dans «
Cube », les différents éléments de la pièce vont peu à peu servir au personnage à trouver un moyen de sortir de sa bien étrange « prison »…

De surprises inattendues en déconvenues irrésistibles, notre héros parviendra à s’échapper de sa chambre pour se retrouver dans une autre, où se déroulera une seconde partie plus solennelle et
métaphysique, dont le côté complètement barge laissera pourtant le film se poursuivre dans cet humour absurde si particulier et réjouissant… Les questions sur Dieu ou sur l’origine du monde que
déroule alors le film nous rapprochent cette fois plus d’un « 2001,
l’odyssée de l’espace
», jusqu’à cette conclusion en queue de poisson à la fois philosophique et farfelue, dans laquelle le personnage se retrouve confronté à un énorme pénis mural,
représentation probable du sexe de Dieu en personne (après celui des anges), un peu comme si le cinéaste confondait « gode » et « god » et mélangeait les registres de réflexion, toujours avec cet
humour décalé, qui renvoie l’existence de l’homme à sa propre absurdité…































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4 commentaires:

  1. Quel film fou ce Symbol. Le dernier acte m'avait laissé un peu pantois de déception, mais avant, c'est de l'or comique. Je l'avais vu à Paris Cinéma en 2010 celui-là, je l'avais chroniqué :
    http://limpossibleblogcine.blogspot.com/2010/07/un-drole-de-symbol-pour-saluer-paris.html


    ;)

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  2. Si tout se passe comme prévu je serai à Panic Cinéma le 28 pour Mother's Day...

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  3. Un crossover interblog est envisageable Phil ;)


    A moins d'un problème de dernière minute, j'y serai, avec ma copine et une amie qui est régulièrement au Latina le samedi soir^^

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  4. je te réponds en off de ce pas ! :)

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