dimanche 27 novembre 2011

[Critique] Robowar, de Vincent Dawn (alias Bruno Mattei)


jour du saigneurrobowar



Robowar, de Vincent Dawn (alias Bruno Mattei) (Italie, 1988)



Note : C'est une blague ?



Surfant sur la vague du « Predator » de John McTiernan, duquel il s’inspire visiblement directement sans se soucier un instant de l’éventuelle question de
plagiat, « Robowar » est un incommensurable navet, tourné sans moyens et surtout avec les pieds, par une bande de nullards du cinéma bis !



 



Mettant en scène un escadron de militaires « super entraînés » parti en pleine jungle pour affronter un robot sanguinaire, dont l’armée a perdu le
contrôle après l’avoir elle-même créé, le film est surtout l’occasion d’enfiler consciencieusement les pires dérives de la série B, Z et au-delà ! On a droit entre autres merveilles à une
bande son à pseudo suspense hyper répétitive (autant dire qu’elle tourne en boucle d’un bout à l’autre du métrage) et très vite horripilante, à une pixellisation monochrome (rouge !) façon
préhistoire du jeu vidéo pour imiter la vision du robot, à une voix robotique débile et ridicule, à un scénario ultra minimaliste (voire inexistant : on le cherche encore après la fin du
film !), à des effets spéciaux honteux (à commencer par la « carcasse » miséreuse du soi-disant robot destructeur !) ou encore à certains plans répétés plusieurs fois de
suite, notamment dans les séquences de bastons, où l’on peut voir certains individus mourir plusieurs fois…



 



Côté interprétation, ça donne quelque chose d’assez ahurissant, qu’il vaut mieux voir pour le croire ! Les « z’héros » sont une belle brochette de
gros bourrins décérébrés, bodybuildés à mort, s’insultant en permanence lors d’affrontements verbaux hyper testostéronés, courant comme des débiles parmi les fougères dans les bois et toujours
prêts à mitrailler à tout crin sur tout ce qui bouge, sans forcément savoir ce que c’est… Les « acteurs » ont tous cette même tête de vainqueur et excellent dans une interprétation
figée et inexpressive au possible, toujours la moins naturelle du monde !



 



Les dialogues, ineptes et démonstratifs, recèlent de nombreuses pépites nanardeuses et limite cultes : « On traque quoi ? – J’en sais rien… Est-ce
que ça fait une différence ? », « Y’a quelqu’un là-bas ! - J’crois bien qu’y a personne… », « Comment un seul homme peut faire tout ça ? – Parce que c’est pas
un homme »… On retiendra aussi un magnifique « Il n’a plus de poul sur le visage » pour déclarer la mort d’un homme ou un tout aussi inutile « Attention le voilà » de
l’héroïne pour prévenir son compagnon de l’arrivée du robot, alors que ceux-ci sont déjà en train de se battre sévère… Sans compter que certaines répliques frôlent de très près le sous-texte
intensément philosophique : « La vie est moche et ensuite tu crèves… » ou bien « La technologie ne fait pas de sentiment » pour ne garder que les plus
explicites…



 



Histoire d’appâter le chaland et de rendre son film un peu plus « international », malgré un budget à sec qui transpire sur chaque image, Bruno Mattei
l’affuble d’un titre vaguement anglo-saxon et signe surtout la réalisation sous le pseudonyme de Vincent Dawn. Mais l’illusion ne dure même pas le temps du générique : on sait déjà dans quel
traquenard on est tombé dès le premier plan du film !



 



Dans les précédents jours du Saigneur...































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3 commentaires:

  1. Bruno Mattei est sans doute le pire réalisateur du ciné bis italien... mais ses films sont souvent rigolos, tellement ils sont nuls...

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  2. Il a tout pour lui ce naveton !!!!! Fallait oser en parler !!!!!!Respect !


     


     


    Brt

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  3. héhé, merci ! heureusement, le "jour du saigneur" me permet des tas de choses ! :)

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