mercredi 26 octobre 2011

[Critique] La Mosquitera, d’Agustí Vila



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La Mosquitera, d’Agustí Vila (Espagne, 2010)



Sortie le 19 octobre 2011



Note :
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A défaut de moustiques, sans doute effrayés par la moustiquaire du titre espagnol, « La Mosquitera » est un drôle de film aux faux airs de documentaires animaliers. On y croise en effet des
chiens, des chats, des oiseaux, des cochons sauvages… et, accessoirement, quelques êtres humains, sous la forme d’une famille bourgeoise et de quelques individus satellites autour d’eux.

Tout ce petit monde va justement se livrer à de bien curieuses manières, toutes à classer probablement du côté de la pulsion animale, la constitution de tout ce bestiaire dans le film n’ayant
bien sûr rien d’innocent… Les chiens sont en recherche constante de nourriture, un chat à bout finit par se défenestrer, un pigeon gît au milieu du salon… Les êtres humains, eux, oscillent entre
leurs pulsions sexuelles et leurs pulsions de mort et de destruction, les deux étant fatalement liées, cela va de soi ! Le père s’en va maladroitement baiser la bonne quand la mère a une liaison
qui tourne au SM avec le meilleur ami de son fils, quinze ou seize ans tout au plus, non sans avoir par inadvertance eux quelques gestes incestueux auparavant, en confondant son fils et son ami…
Le fils quasi mutique semble quant à lui comme absent au monde, préférant la compagnie des animaux à celle de sa famille… On y voit par ailleurs un animal se faire délibérément achever sous les
roues d’une voiture et une petite fille se faire perversement torturer par sa mère.

Le tout est filmé par petites touches subtiles, laissant venir peu à peu des séquences qui auraient pu être insoutenables, mais qu’il filme avec une banalité presque rassurante… « La Mosquitera »
est justement construit sur cet effet de décalage ambigu et fascinant qui crée un sentiment d’inquiétante étrangeté… On sourit enfin régulièrement grâce aux traces d’humour noir très présentes et
incisives, qui dénotent des intentions qui partent au-delà des premières apparences. Ce premier film n’en est que plus passionnant et mystérieux, et gagne une profondeur que nous explique plus
précisément son réalisateur : "J’ai voulu faire La Mosquitera dans un ton mineur. Les personnages du film ne craignent qu’une seule chose : les moustiques. Pour eux, la vie est comme un ruisseau
qui s’écoule, et le bonheur consiste à construire un barrage sur ce ruisseau. Mais ce bonheur est comme l’eau stagnante : il pourrit. Et les moustiques, alors, peuvent être aussi féroces que des
loups."































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2 commentaires:

  1. En voilà un que j'aimerais avoir le temps d'aller attraper !

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  2. Noooon ! Je ne me suis toujours pas posé au Nouveau Latina !

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