samedi 15 octobre 2011

[Critique] Equilibrium, de Kurt Wimmer



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Equilibrium, de Kurt Wimmer (Etats-Unis, 2002)



Note :
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Nouvel avatar du film d’anticipation, « Equilibrium » raconte comment, dans le futur, toute émotion a fini par être éradiquée de l’humain, ceci afin de rendre les hommes plus « heureux » et
productifs, et surtout d’empêcher de nouvelles guerres… Cette « castration » émotionnelle est rendue possible grâce au Prozium, une drogue capable d’anesthésier les consciences et que chacun doit
s’administrer quotidiennement. Les réfractaires sont considérés comme des rebelles et doivent être éliminés… Chargé de faire respecter la Loi, John Preston est un agent zélé jusqu’à ce qu’un
incident l’empêche de prendre sa dose de drogue un jour et qu’il commence à éprouver des émotions. A partir de ce moment, il devra dissimuler ses sentiments afin de tenter d’aider la résistance à
rétablir la liberté dans le monde…

Le scénario expose des théories et des idées tout à fait recevables et légitimes, souvent même passionnantes quand on les rapproche de notre réalité contemporaine… Le jeu sur le nom de Prozium,
visiblement dérivé du Prozac de notre civilisation, prête même à sourire… Les décors proposés par le film, à l’architecture monumentale et typiquement totalitaire, sont par ailleurs absolument
somptueux et impressionnants… Le seul hic, c’est que ces idées-là ne sont pas neuves, et que ces univers visuels ont déjà été vus et revus de nombreuses fois par le passé, que ce soit au cinéma
(« THX 1138 », « Bienvenue à Gattaca », « Brazil ») ou dans la littérature (« Le meilleur des mondes », « 1984 »). Du coup, le film ressemble à un salmigondis d’influences diverses et variées,
toutes d’excellente facture certes, mais auquel « Equilibrium » n’apporte rien de vraiment personnel.

La mise en scène est toujours soignée et sait rendre avec force la froideur du monde aseptisé dans lequel évoluent les personnages… Au bout du compte, on suit le film avec un certain plaisir,
mais on regrette souvent que l’histoire demeure trop schématique, que certaines pistes n’aient pas été plus fouillées (comme la description de la vie quotidienne dans ce monde futuriste,
l’univers de la résistance…) ou que certains personnages n’aient pas été plus développés (le personnage du fils, par exemple, petit fasciste en puissance de prime abord). L’intrigue pâtit en
réalité de la débauche de scènes d’action qui émaillent le film, mais qui ne sont à vrai dire pas fondamentalement utiles : elles sont certes impressionnantes et bien fichues (avec des combats
chorégraphiés façon « Matrix »), mais pas particulièrement bien amenées et plutôt rébarbatives… Dommage, donc, pour ce film plein de potentiel, mais inabouti !



 



Mise en perspective :



- Carré blanc, de Jean-Baptiste Leonetti































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3 commentaires:

  1. Il faudrait que je le revois pour être objectif car je me souviens surtout d'avoir été mitigé face à un concept original mais pas toujours bien exploité.

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  2. Je crois que je l'apprécie un peu plus que toi, mais j'ai fini par le regarder avec moins de passion, le film vieillissant mal (ou plutôt, n'ayant pas assez de substance pour continuer à
    disitiller le même plaisir).

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  3. oui et c'est vrai qu'il imite peut-etre trop d'autres films qu'on avait déjà vu avant lui... mais ça reste pas mal du tout néanmoins ! :)

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