jeudi 6 octobre 2011

[Critique] Drive, de Nicolas Winding Refn



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Drive, de Nicolas Winding Refn (Etats-Unis, 2011)



Sortie le 5 octobre 2011



Note :
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Après le sublime « Guerrier silencieux (Valhalla Rising) »,
Nicolas Winding Refn poursuit son parcours de réalisateur de génie avec ce « Drive », dont les qualités plastiques ont très justement été reconnues au dernier Festival de Cannes, où il s’est vu
récompensé d’un Prix de la mise en scène… Le geste cinématographique de Refn s’avère effectivement fluide et parfait, d’une maîtrise impressionnante, pétrie de références et d’innovations, qui
mène le spectateur à une jouissance visuelle constante et ébouriffante ! A travers « Drive », on sent l’influence d’un certain cinéma américain, celui des grands auteurs nés dans les années 70
notamment, à commencer par Scorsese, mais aussi d’un cinéma plus primaire, celui des séries B qui osent tout, mais de séries B reclassées et réhabilitées, façon Quentin Tarantino… Du coup, «
Drive » et ses dérives urbaines automobiles dans les rues de Los Angeles, c’est un peu « Taxi Driver » à la sauce « Pulp » (dérivé de « Pulp Fiction », of course), mais c’est aussi la violence
brute et excessive du nouveau cinéma coréen, entre autre…

Mais pour son premier film dont il n’a pas lui-même écrit le scénario, le cinéaste danois a beau se trouver au confluent de plusieurs pans de cinéma, il n’en impose pas moins son propre style,
avec une assurance fougueuse et presque adolescente, qui transforme « Drive » en film d’auteur à grand spectacle, qui pourrait bien séduire un très large public… Au fond, le film ne raconte pas
grand chose, sinon les aléas d’un homme qui « conduit » des voitures, comme cascadeur pour le cinéma le jour et comme chauffeur pour petits truands la nuit. Mais c’est filmé avec une telle grâce,
une telle puissance, et le film impose un tel désir de cinéma, que l’on ne peut que se trouver emporté par ces images d’une belle intensité, mises en scène avec une virtuosité vertigineuse !

Ryan Gosling incarne à merveille le rouage principal de « Drive » : un personnage mystérieux, taiseux et faux calme, automobiliste faisant quasiment corps avec sa voiture, dont la douceur de
visage et de caractère contraste avec ses accès de violence hallucinants. Son ambivalence et son mystère le fait ressembler à un héros ambigu, faillible et attachant. Il est finalement à l’image
du film tout entier, partagé entre une belle romance amoureuse (avec la belle Carey Mulligan) et de sombres histoires de malfrats, sanglantes et meurtrières… Un film qui ravira tout autant les
filles et les garçons, en somme ! Quel que soit l’horreur de ses actes, le personnage demeure pourtant jusqu’au bout du côté des « gentils », toujours prêt à sauver la veuve et l’orphelin (au
sens propre du terme d’ailleurs !) au détriment de son propre bien-être. Il ressemble un peu à un Super Héros finalement, ou encore au « Vagabond » de la série télé du même nom, ce berger
allemand altruiste et solitaire qui aussitôt qu’il avait aidé les gens démunis sur son chemin continuait sa route comme un missionnaire, afin de répondre à un autre appel au secours qui
l’attendait un peu plus loin, sur la route…



 



Mise en perspective :



- Le guerrier silencieux, de Nicolas Winding Refn (Danemark,
2010)































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19 commentaires:

  1. papa tango charlie6 octobre 2011 à 05:26

    C'était vraiment jouissif effectivement, quel plaisir d'aller au ciné pour des moments comme ça, c'est assez rare.

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  2. Ah ouaip, bonne idée. J'adhère. Que Ryan vienne donc faire le "missionnaire" chez moi. ^^

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  3. Un désir de cinéma! C'est totalement ça, j'aurais pas dit mieux. Une expérience vraiment intense.

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  4. La romance est complètement cul-cul et le reste est vu mille fois ailleurs, je ne trouve rien de bon dans ce film.

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  5. Une grande expérience pour moi aussi, et maintenant, j'ai très envie de découvrir ses autres films !

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  6. Le film est bien mis en scène, certes, mais il est vide. La romance est mal amenée et les scènes de violences dénotent. Je suis resté admiratif de la technique, mais à côté de l'histoire et de
    l'émotion supposée.

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  7. Une critique dithyrambique pour des commentaires assez mitigés. J'avais épinglés ce film car il est tiré d'un roman de James Salis, auteur de polar ricain assez bon. Je pense que va falloir que
    je le vois pour me faire mon propre avis...


     


    Ber

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  8. Un peu court pour un si grand film

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  9. Bonjour, je te rejoins dans tes louanges sur ce flm (mon billet à paraitre demain). Bonne après-midi.

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  10. Une belle claque visuelle et musicale comme on aimerait en recevoir plus souvent !

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  11. "Un peu à un super héros"? Mais c'est carrément un super-héros à la Batman: taciturne avec son habit (blanc avec logo jaune), son pouvoir spécial (le don pour la conduite) et défendant veuve et
    orphelin!!!


    Content que tu te sois régalé mon Philou!!!

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  12. Magnifique ! Grandiose ! Spendide ! Je te suis sur la mise en scène, sur la reprise des séries B, le ciné coréen (et surtout Park Chan-Wook, c'est flagrant !), peut-être un peu moins sur le
    dernier paragraphe et le super-héros en mode Lucky Luke qui poursuit son chemin mais enfin (ça relève quand même plus de l'événement singulier qu'une série à poursuivre)... Bref, j'ai adoré
    Drive, qui est une tuerie cinématographique comme je n'en ai pas vu depuis Old Boy. Une claque quoi !

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  13. je partage ton avis sur ce film- comme beaucoup de français : 394 835 entrées la 1er semaine- mieux qu'une grosse machine comme Dream House, ça fait plaisir. Au plaisir de te lire.

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  14. Drive est une sacrée leçon de cinéma que l'on pourrait titrer "comment transformer un film de commande au scénario très classique en une pépite cinématographie".

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  15. Toujours en retard sur les films par rapport à toi mais fidéle au poste . Vrai coup de coeur visuel, l'histoire est
    juste trop classique et la violence trop ostentatoire. Mais bon, tout le monde l'a déjà dit. A bientôt. Marco

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  16. Quelle claque! Maitrisé de bout en bout, Drive est, à mes yeux, une poésie barbare! Le must de 2011!


     


    Ber

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  17. Ce film est tout simplement génial. Comme tu le dis dans ta critique, le scénario est très libre (les mauvaises langues pourraient dire qu'il n'est pas travaillé) mais il laisse place à bons
    nombres de situations!

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  18. J'ai trouvé cette critique de drive que j'ai
    trouvé interessant.


    Un héro sans pouvoir élevant au rang d'art la conduite et malgré la violence du film on est bien loin des films irréaliste comme fast and furious, transporteur ou encore taxis...


    Un film a voir et à revoir.

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  19. tu as raison, la critique émane même d'un brillant collègue blogueur ! :)


    un grand film en effet, bien loin de la médiocrité des autres que tu cites... ;o)

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