vendredi 27 août 2010

Un transport en commun, de Dyana Gaye (France, Sénégal, 2010)



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Note :
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La trame de ce moyen métrage de la franco-sénégalaise Dyana Gaye est aussi légère que pertinente et bien trouvée ! A Dakar, un taxi-brousse attend d’avoir ses sept passagers pour pouvoir partir
en direction de Saint-Louis. Les voyageurs s’impatientant, le taxi partira finalement avec six passagers, et Antoine, jeune étudiant français venu faire des recherches pour ses études, les
rejoindra plus tard en tant que septième passager… Rien que le double sens du titre est en soi savoureux : le taxi-brousse fait bien sûr office de « transport en commun » en Afrique, et l’article
« un » placé devant montre bien que le petit groupe de personnages vont se réunir tous ensemble pour accomplir ce voyage. Au fil de la route, de discussions en incidents, ils vont apprendre à se
connaître et à évoquer leur « tranche de vie » respective, en d’autres termes le pourquoi de leur présence dans ce taxi qui les mène à Saint-Louis… L’introduction de nombreuses séquences dansées
et chantées viendront bien sûr pimenter ce « road-movie » tout à fait unique en son genre, ajoutant ainsi encore un peu au « transport ». Malgré une faiblesse de moyens assez visible et quelques
approximations dans les chorégraphies ou la mise en scène, on est très vite emballé par la fraîcheur et la spontanéité qui se dégage de ce film tout à fait aimable et enthousiasmant !
Etonnamment, la partition musicale s’oriente plus vers le classicisme des comédies musicales de l’âge d’or hollywoodien que vers le folklore africain à base de tam-tam ou de djembé, et c’est bien
sûr tout à son honneur : on échappe ainsi autant à la facilité qu’à la caricature misérabiliste… Les chansons peuvent aussi bien évoquer la vie courante (l’attente du dernier passager au début,
la vie d’un salon de coiffure…) que parler d’amour, bien sûr ! (un jeune homme fait le voyage pour faire une surprise à sa fiancée, une idylle semble naître entre l’étudiant français et une jeune
coiffeuse sénégalaise…) En cela, dans cette confrontation entre le monde quotidien et celui du rêve, entre le prosaïque et le poétique, on pense très souvent au cinéma de Jacques Demy, à qui « Un
transport en commun » semble vouloir rendre hommage à plusieurs reprises. C’est particulièrement évident dans certaines envolées toutes symphoniques, que l’on croirait inspirées par la grâce de
Michel Legrand ! Le film s’avère d’autant plus réussi et audacieux qu’il mêle à cette enchantement lyrique tout un contexte social et politique, à travers quelques saillies contre les pathétiques
discours d’une France compatissante et post-colonialiste, ou contre la misère du continent africain… Un très beau film, autant divertissant que salvateur !































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