samedi 21 août 2010

Cleveland contre Wall Street, de Jean-Stephane Bron (France, Suisse, 2010)



cleveland_contre_wall_street.jpg



 



Note :
star.gif



 



Il n’est pas très étonnant, au fond, de voir des capitaux français financer un film pareil, accusant avec force et intelligence le scandale des « subprimes », ces nombreux crédits accordés par
les banques américaines à des pauvres gens qui n’en avaient pas les moyens… les obligeant par là même à hypothéquer leurs maisons pour une bouchée de pain et à se retrouver à la rue avec toute
leur famille ! Aux Etats-Unis, il n’y aurait sans doute eu guère qu’un homme comme Michael Moore pour mener une telle croisade, assurément avec plus d’humour et de dénonciations tape-à-l’œil.
Dans « Cleveland contre Wall Street », tout est finalement assez finement et clairement exposé, et c’est en cela que le film demeure une œuvre importante et même nécessaire à la démonstration
méticuleuse et indiscutable des méfaits du capitalisme et de ses dérives… Il est assez étonnant de voir comment le cinéma est utilisé comme prétexte au documentaire : il est dit d’emblée que nous
allons assister à un procès des habitants lésés de Cleveland contre les banques américaines, avec les vrais protagonistes (et non pas des acteurs), mais que ce procès n’a en réalité jamais eu
lieu, et n’aura probablement jamais lieu, tant Wall Street met des bâtons dans les rouages corrompus de la justice pour l’empêcher. Le film est alors le lieu du procès tel qu’il aurait du avoir
lieu, une forme d’uchronie prise avec le monde réel… C’est d’ailleurs la seule empreinte du cinéma en tant qu’art dans le film, puisque tout le procès est filmé sans véritables audaces dans un
style très documentaire, avec champs contrechamps assez classiques entre les plaignants et la défense. Idéologiquement efficace, « Cleveland contre Wall Street » reste plus simple dans sa forme,
ce qui le sert probablement mieux d’ailleurs, un peu comme un « documentaire imaginaire »…



 



Mise en perspective :



- Capitalism : a love story, de Michael Moore (Etats-Unis, 2009)



- La stratégie du choc, de Michael Winterbottom et Mat Whitecross
(Grande-Bretagne, 2010)































  • Plus










Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire