dimanche 11 avril 2010

Retour vers le futur, de Robert Zemeckis (Etats-Unis, 1985)



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Note :
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"Back to the futur - Part 1" s'ouvre sur une séquence mythique du cinéma hollywoodien : aucun personnage, aucun son, si ce n’est le tic-tac croissant et obsédant de dizaines d’horloges… Dans une
pièce dépourvue de vie, donc, tout un ensemble de machineries et de rouages se mettent en marche dans une entropie généralisée. Rien ne fonctionne vraiment correctement et tout montre ses failles
: on se doute alors qu’un inventeur raté se cache derrière tout ça ! A la télévision et à la radio, deux informations distinctes sont données par des journalistes : apparemment insignifiantes,
elles révèleront pourtant leur importance un peu plus tard dans la narration, à l’image de l’ensemble d’un scénario parfaitement calibré et millimétré, où tout s’enchaîne sans heurt et à la
perfection, avec un suspense savamment dosé, exactement comme dans un vrai film de cinéma ! La machine est donc brillamment lancée, et c’est alors que peut entrer en scène le personnage
principal, dans ce décor désorganisé, mais en apparence seulement, puisqu’il couve en réalité une fiction à l’écriture au contraire très organisée… Notre héros s’appelle Marty McFly (interprété
par le tout jeune et poupin rigolard Michael J. Fox), et il apparaît lui aussi à l’écran comme un véritable mythe : on nous montre d’abord ses jambes, portées par une planche à roulettes, puis
ses mains mettant en marche une puissante machine (qui se révélera être un amplificateur pour jouer de la musique, lui aussi défectueux !), puis son corps entier mais de dos (suggérant l’image
d’une rock star !), avant de le voir vraiment, mais émergeant bien tristement d’un amoncellement bordélique provoqué par l’explosion de la machine. A peine né, le héros mythique est déjà un
personnage déchu…

Sur le papier, « Retour vers le futur » ressemble à une fable de science-fiction, à base de machine à remonter le temps, de convecteur de flux et de paradoxes temporels… Le film se concentre
essentiellement sur le personnage de Marty, qui vit une existence pas terrible dans une famille pas terrible en 1985. Ami du « doc » Brown, une sorte d’Einstein raté, il le seconde dans ses
drôles d’expériences scientifiques et sera malencontreusement envoyé en 1955 dans une voiture à voyager dans le temps… Il tombera par hasard sur ses parents et modifiera par là même l’avenir,
mettant qui plus est sa propre naissance (et donc existence !) en péril. Retrouvant le Doc avec 30 ans de moins, ils vont tous les deux s’évertuer à rétablir le continuum espace-temps, l’avenir
tel qu’il devrait être et trouver surtout un moyen pour renvoyer Marty vers le futur d’où il vient !

Cependant, force est de constater que Robert Zemeckis utilise le thème de la science-fiction comme un simple prétexte pour délivrer aux spectateurs une franche comédie ! L’ensemble du film est en
effet parcouru d’une multitude de gags en tout genre, subtils ou potaches, et d’une fantaisie toujours très bienvenue, surfant bien souvent sur le « teen-movie » très en vogue dans les années 80.
Comme un parfait adolescent américain, le jeune héros est cool sur son skateboard et va même jusqu’à s’accrocher aux voitures pour « slider » plus vite, saluant au passage son public de
trottoirs… Jouant sur les prétextes temporels, les dialogues fourmillent de petites pépites hilarantes, mais le ressort comique le plus efficace et constant demeure probablement le comique de
situation. De nombreuses scènes sont ainsi construites en parallèle entre les deux époques parcourues, montrant finalement que malgré les changements de décors et d’époques, les choses restent
bien souvent les mêmes : le comique de répétition est très soigné et appartient lui aussi à une écriture scénaristique quasiment parfaite ! De nombreux clins d’œil cinéphiles, souvent drôles,
parcourent également le film et procurent une vraie jubilation : Marty se déguise par exemple en Dark Vador et s’invite une nuit chez son père pour le forcer à sortir avec sa mère… Mais le délire
suprême est quand même celui de voir le Doc suspendu aux aiguilles de l’horloge à la façon de Harold Lloyd au temps du cinéma muet, ce qui est d’autant plus savoureux lorsque l’on sait que
l’acteur n’est autre que Christopher… Lloyd !

Avec ce premier volet, le cinéma américain hérite du commencement d’une saga cultissime, qui comptera en tout trois épisodes, tous aussi réussis les uns que les autres ! En sous-texte, on peut
même y trouver plus de profondeur qu’une pure comédie, comme notamment une métaphore sur le temps qui passe ou une réflexion sur le libre-arbitre. La référence au temps est fatalement
omniprésente dans le film, par le biais des voyages dans le temps, bien sûr, mais aussi des multiples horloges, montres, pendules… qui hantent le film comme autant de balises ou d’avertissements
sur l’écoulement de la vie. Que ferait-on si on arrêtait le temps ou si on pouvait le remonter pour changer deux ou trois choses dans son existence ? Faut-il agir ici et maintenant ou attendre
des lendemains moins heureux et minés par les regrets de ne pas avoir agit au bon moment ? L’horloge de l’hôtel de ville est un peu comme un personnage qui cristallise et symbolise toutes ces
questions : ayant reçue la foudre en 1955, on apprend en 1985 qu’elle n’a jamais refonctionnée depuis, comme si le temps s’était figé au cours de ces trente années, et qu’on veut la détruire…
Cette horloge sera d’ailleurs l’un des fils conducteur de toute la série de films, puissante image du temps qui passe inexorablement.



Mises en perspective :



- La trilogie Retour vers le futur



- Le drôle de Noël de Scrooge 3D, de Robert Zemeckis































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6 commentaires:

  1. Zemeckis à son meilleur. Un film formidable, indémodable, et vraiment très drôle.

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  2. Pas revu depuis l'époque et je n'avais pas tellement adhéré... j'ai racheté les 3 volets il y a peu mais je ne me résoud pas à les revoir...


     


    4 étoiles, chef d'oeuvre... c'est un peu étonnant pour moi...


    Faudra que je me revois ça prochainement...

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  3. Excellent Retour vers le futur !


    D'ailleurs tu viens de me donner envie de le revoir.

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  4. Excellent film qui joue habilement sur le concept du voyage ds le temps et du paradoxe temporel. A noter que le paradoxe le plus connu reste celui du grand-père. Dans ce film, on pourrait appeler
    cela le paradoxe du père. Que se passerait-il si le père de Marty n'épousait pas sa mère en 1955 ? Un paradoxe que le héros va devoir régler, d'autant plus que sa maman tombera amoureuse de lui.

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  5. Bah, justement, c'est plus ma génération que la tienne lol


    Tu avais quel âge en 85 ?


    Tu n'étais même pas né, ou à peine, je parie !

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  6. en fait notre instituteur (c'est comme ça qu'on disait en ce temps là...) nous emmenait voir des tas de films (surtout pour se faire plaisir je crois), dont celui ci ! je l'ai donc vu à sa
    sortie, même si j'étais tout petit... un de mes 1ers grand choc cinématographique en fait ! :)

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