dimanche 4 mai 2014

[Critique] Sharknado, de Anthony C. Ferrante



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Sharknado



de Anthony C. Ferrante



(Etats-Unis, 2013)



Le Jour du Saigneur # 141




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En matière de « nanars volontaires », les productions The Asylum ne reculent décidément devant rien avec ce « Sharknado », dont le « titre concept » se décline avec générosité durant près d’1h30
d’aberrations navrantes et de débilités hilarantes. Bon, si vous avez du mal avec les contractions foireuses, il faut vous expliquer que « Sharknado » est en fait la fusion entre les mots « shark
» et « tornado », soit rien de moins qu’une « tornade de requins » ! Délire, non ?

Si le scénario demeure la simplicité même, l’enchaînement à l’écran de nombreuses scènes à effets spéciaux foireux est tout bonnement un délice de chaque instant ! Le moment où la tornade se
forme en aspirant les requins de la mer, les vagues de requins qui inondent Los Angeles (et laissent ainsi barboter tranquillou des requins au gré des rues de L.A.), les pluies de requins (qui
pris dans la tempête ne pensent évidemment qu’à une seule chose : jour_du_saigneur_bis.jpgbouffer les gens !), les bombes
envoyées depuis un hélico dans les tornades pour les anéantir (mais bon sang, mais c’est bien sûr !), les maisons qui s’effondrent en CGI pourris, un requin qui bouffe la toiture d’une voiture,
les lettres de la colline de « Hollywood » qui s’envolent pour venir s’écraser sur un personnage dont la mort nous fait de toute façon marrer, une grande roue qui se décroche et poursuit des gens
paniqués qui crient… Eh oui, comme vous le comprenez, on a du lourd avec ce « Sharknado » ! Et dans ce « chef-d’œuvre » du Z signé Anthony C. Ferrante, il pleut bien sûr des clichés comme des
requins : on assiste notamment à des sauvetages miraculeux tel que celui d’un chien coincé dans une voiture (la vie d’un chien, il n’y a rien de plus humain au cinéma !) ou d’un bus plein
d’enfants immobilisé par les eaux montantes…

Côté récit, on nage vraiment dans l’esquisse la plus galvaudée qui soit : après une vague histoire mafieuse à propos de la vente d’ailerons de requins sur un bateau première victime de la tempête
(on aime le méchant qui pense à récupérer son fric plutôt que sauver sa peau alors que les requins bouffent tout le monde autour de lui !), on suit la survie d’une petite bande qui décide de
sauver l’ex-femme et les enfants de l’un d’eux, le « héros », incarné par un certain Ian Ziering, qui n’est autre que le sympa Steve Sanders de la cultissime série des ados des 90’s « Beverly
Hills 90210 » ! Il a le cœur sur la main, toujours prêt à sauver tout le monde, et c’est pour ça que toute sa famille le déteste : il ne pense pas assez à eux… comme c’est triste !

Bref, les personnages sont tous de pures caricatures comme on adore, leur psychologie est tellement inexistante qu’elle atteint des niveaux négatifs (les gens et les amis meurent, mais on oublie
aussitôt !), tout est finalement taillé à la serpe et c’est justement ça qui est beau et bon ! Une certaine forme de subtilité vient néanmoins (très) discrètement se montrer quand le héros
s’engouffre dans un requin qui tombe sur lui (et l’avale tout cru !) en tenant une tronçonneuse à bout de bras : il s’en extirpe bien sûr avec vaillance, sortant du requin comme un nourrisson qui
renaîtrait… une vision presque freudienne, très vite ramenée à des données plus basiques, quand il retire aussi du corps du requin « l’héroïne » qui venait de se faire bouffer quelques plans plus
tôt… Ahurissant ! Comme s’exclame l’un des personnages à la fin de l’aventure : « Sacrée journée ! » Tu l’as dit, bouffi !



Perspective :



- Les requins au cinéma































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