dimanche 13 avril 2014

[Critique] Le Clandestin, de Greydon Clark


le_clandestin.jpgLe Clandestin



de Greydon Clark



(Etats-Unis, 1987)



Le Jour du Saigneur # 139




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Basé sur un scénario (absent) assez classique pour le (sous) genre et des effets vertigineusement grossiers, « Le clandestin » appartient au haut du panier de la catégorie nanar des années 80 !
Il faut dire qu’il fallait oser utiliser l’image la plus mignonne qui soit pour en faire la bête la plus féroce possible capable de décimer tout sur son passage : le monstre du film (le fameux «
clandestin ») se révèle donc un mignon petit chat roux aux apparences bien sympathiques et ronronnantes… « Il est si petit et si doux » dira une jeune bimbo en tenant à bout de bras ce chat tout
de même légèrement obèse…

Quand le groupe de jeunes « chiens fous » (si je puis dire), qui servent de « héros » au film, découvrent le félin enfermé dans un box sur le port où ils s’apprêtent à prendre un gros bateau avec
des vieux riches forcément un peu jour_du_saigneur_bis.jpgmafieux, l’un d’eux s’extasie « Ooh, la
pauvre petite chatte »… car forcément, il faut soigner les détails graveleux dans un sous-film pareil ! Et outre le doublage français parfaitement déplorable (et donc hilarant), on assiste à des
spectacles de hauts vols où les jeunes femmes ont très chauds sur le yacht et où les jeunes hommes ne pensent qu’à faire la fête…

De son côté, le chat s’est échappé d’un laboratoire où il a visiblement été manipulé génétiquement, puisque avant d’embarquer sur le bateau avec ses nouveaux jeunes amis, il trucide à peu près
tous ceux qui se montrent un peu méchant avec lui… Outre le fait qu’il miaule absolument tout le temps quand il est à l’écran (même quand il court ou qu’il n’ouvre même pas la gueule : belles
audaces du bruiteur !), sa transformation d’adorable chat en très vilain chat est absolument énAUrme visuellement : quelque part entre « Alien » et le « Muppet Show », le vrai chat devient une grosse peluche de la gueule de laquelle
sort une marionnette d’un chat noir et maléfique (qui semble se marrer tout le temps), capable de passer à travers les vitres et surtout de sauter à la gorge de toute vilaine personne qui lui
veut du mal… il faut le voir pour le croire : c’est tout simplement désopilant !

Dialogues ineptes, acteurs scandaleusement mauvais, jeunes gens décérébrés, vague affaire mafieuse, effets spéciaux douteux (les corps des humains mordus qui font d’étranges bulles en se
convulsant…), bateau qui prend l’eau, bruitages grand-guignolesques… tout y est, pour le plus grand plaisir des amateurs de nanar calamiteux et irrésistibles ! Jusqu’à une explication
scientifique démente de l’un des personnages de la bande, apprenti biologiste : si le chat a reçu des « stéroïdes métaboliques » au laboratoire, pas étonnant que ses morsures soient si
puissantes… et venimeuses ! Car oui, le chat est devenu un pur mutant, capable d’infester quiconque comme un virus mortel… Une explication qui vaut bien au jeune « scientifique » d’être sauvé à
la fin et de remporter le pactole tant convoité par les mafieux qui les ont invité sur leur gros bateau. Comme le déclare joyeusement sa copine alors que tous leurs amis sont morts : « Un million
de dollars, c’est assez pour financer ton doctorat en biologie ! » La morale est sauve, même si le chat rode encore, après avoir flotté en plein océan sur la valise que lui ont jeté de leur
barque les héros pour s’en débarrasser… trop facile ! Un petit garçon recueille ainsi le chaton dans la dernière image, sur une musique forcément tonitruante : l’image la plus mignonne et
rassurante qui soit devient ainsi monstrueuse et terrifiante… toute la magie du cinéma bis résumé en seul plan !



Perspective :



- Une escale à Nanarland sur "Le Clandestin"































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2 commentaires:

  1. papa tango charlie20 avril 2014 à 08:48

    HHHHiiiiiiiiii!!!!!!!!!! Il n'y a que toi pour me remémorer des souvenirs exquis et improbable comme celui ci: je devais avoir 12/13 ans quand j'avais vu la bande annonce d'uninvited au cinéma,
    et ça m'avait tellement intrigué et marqué ... un peu comme les BA de Freddy que je voyais passer, mais je n'allais pas voir de films d'horreur à l'époque. Donc ce clandestin s'était évanoui de
    ma mémoire, mais là je me fais un visionnage ce WE de paques, je pense ne pas être  déçu car ça sent bon le nanar des 80's comme je m'en suis gavé sans avoir pu mettre la main sur celui là.
    Merci, merci pour l'excavation de ce trésor!

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  2. héhé, quelle mémoire pour cette histoire de bande annonce ! :)


    tu ne devrais pas être déçu devant le résultat complet en tout cas, surtout si tu aimes les trucs complètement débiles... ;o)


    il se trouve assez facilement en streaming... tu me diras ?

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