mercredi 25 septembre 2013

[Critique] La forteresse cachée, d’Akira Kurosawa


forteresse_cache.jpgLa forteresse cachée



d’Akira Kurosawa



(Japon, 1958)




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En visionnant « La forteresse cachée », probablement le film le plus « populaire » de Kurosawa, qu’il a d’ailleurs réalisé dans le but d’avoir du succès et de pouvoir ainsi travailler sur
d’autres films (ne l’oublions pas !), on comprend très vite d’où provient une grande partie de l’inspiration de George Lucas lorsqu’il réalisa « Star Wars »… Rien que les grandes lignes de l’intrigue du film japonais sont assez troublantes,
lorsqu’on les met en corrélation avec le scénario de « La
guerre des étoiles
» : une princesse est escortée par une sorte de chevalier à travers des terres ennemies pour rejoindre son peuple qui souffre… Bien sûr, il n’y a pas de vaisseaux spatiaux,
mais si l’odyssée ne se déroule pas ici dans l’espace, elle n’en demeure pas moins épique et époustouflante ! On assiste également à l’affrontement de deux clans, les Akizuki (auquel appartient
la princesse) et les Yamana, et même si la séparation entre les forces du bien et les forces du mal n’est pas aussi marquée et manichéenne que chez Lucas, cette opposition entre deux groupes de
guerriers rivaux s’impose comme un écho de la guerre sans merci entre les chevaliers Jedi et les Sith… Au fil de cette fresque magistrale, on observe en outre la belle combativité de la princesse
(inspiration directe de la princesse « laser au poing » Leia), un point d’orgue sous la forme d’un intense combat au sabre (les fameux combats médiévaux au sabre laser qui ponctuent avec maestria
chaque épisode de la saga intergalactique), ou encore la présence de deux paysans pleutres et ridicules, qui rappellent fatalement les pitreries incongrues des droïdes R2D2 et C3PO…

Mais il est malheureusement très injuste de ne parler de « La forteresse cachée » qu’à travers le prisme d’une série de films qu’elle a largement influencé vingt ans plus tard… Le film de
Kurosawa mérite en effet amplement d’être regardé indépendamment de ce pourquoi il demeure si réputé aujourd’hui ! La mise en scène du maître nippon y est grandiose et majestueuse : des
territoires immenses et des scènes de foule aux centaines de figurants, le tout capté dans un formidable cinémascope et un noir et blanc superbement contrasté… Il y a un souffle et une solennité
extraordinaire dans cette fresque épique et admirable, traversée par le bruit et la fureur ! Mais il y a aussi, paradoxalement, beaucoup d’humour, notamment à travers les interventions décalées
et pathétiques des deux petits paysans… L’incarnation des personnages est impeccable, aussi bien celle de Toshiro Mifune dans le rôle du général apparemment invincible qui escorte la princesse,
que celles de la princesse justement, ou des deux paysans… Ces deux paysans qui d’ailleurs ressemblent à une jolie métaphore : celle de deux fous malchanceux qui traversent les horreurs du monde
et l’inconscience des hommes, toujours convaincus que la guerre est la meilleure façon d’agir… Une beau parcours initiatique et un subtil stratagème pour aborder l’ignominie de la nature humaine
!































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