jeudi 4 juillet 2013

[Carnets de Festival] Au cœur de Paris cinéma 2013 – vol. 2 : Elle s’en va / Kid / Pussy Riot


paris cinema 2013Comme tous les ans, on voit passer du beau
monde à « Paris cinéma » cette année ! Si j’ai raté le coche avec François Ozon, Roman Polanski (et sa merveilleuse Emmanuelle Seigner) ou encore Natacha
Régnier, j’ai par exemple déjà pu croiser Emmanuelle Bercot (et l’équipe de son nouveau film « Elle s’en va » - sauf Catherine Deneuve, bien sûr, faudrait pas déconner…), Audrey Pulvar (qui
animait un débat un peu nul autour d’un film loin d’être nul : « Pussy Riot » !) et Romane Bohringer, plutôt en forme aux côtés du réalisateur québécois et boute-en-train Denis Côté, qui l’a
choisi comme « plan B » dans son dernier film « Vic + Flo », une nouvelle fois en compétition au Festival (il l’avait déjà été il y a deux ans avec « Curling », alors que j’étais dans le Jury des blogueurs et du
web
: c’était le bon temps tout ça…) Et puis on tombe également sur quelques sommités de la ciné-blogosphère, à l’instar de Tred ou du
Passeur critique, ce dernier faisant d’ailleurs parti du Jury web pour cette édition ! Sans compter que tout ça, ce n’est encore rien comparé à tout ce
qui nous attend au fil de la petite semaine que dure encore le Festival : faites donc votre choix sans tarder, mesdames et messieurs !

elle_s_en_va.jpg[Avant-première]
Elle s’en va, d’Emmanuelle Bercot
(France, 2012)
Sortie le 18 septembre 2013




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La réalisatrice de l’époustouflant « Backstage » revient cette année avec un film libre et très émouvant… Bettie, une femme vieillissante et veuve, gérante d’un restaurant, décide de prendre la
route sur un coup de tête, le jour où elle apprend que son amant a quitté sa femme pour une autre… La route qu’elle va prendre sera alors jalonnée de détours et de rencontres étonnantes et
souvent symboliques, prouvant quelque part au personnage que malgré le temps qui passe, rien n’est jamais perdu, notamment dans ses rapports aux autres, et qu’elle est toujours bien vivante.
C’est d’ailleurs le sens de la dernière réplique du film, répétée par Bettie et par son petit fils, avec cette idée de transmission intergénérationnelle : « En avant la vie ! » C’est la vie qui
continue coûte que coûte et qui trace l’horizon d’un film à la fois simple et très beau, porté par une Catherine Deneuve comme toujours épatante et surprenante. Les acteurs qui l’entourent
composent eux aussi des rôles émouvants, comme par exemple la chanteuse Camille pour sa première incursion dans le monde du cinéma…

kid[En compétition]
Kid, de Fien Troch
(Belgique, 2012)




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Formellement sublime, « Kid » raconte l’histoire d’un petit garçon qui vit à la campagne avec sa mère et son frère… La misère semble prégnante et le jour où sa mère est tuée, le petit garçon
multiplie les comportements désespérés, comme s’il cherchait par tous les moyens à rejoindre sa mère… Sur un sujet psychologiquement difficile, la réalisatrice Fien Troch « peint » un film
plastiquement impressionnant, où la nature semble isoler les personnages et les plonger dans une immensité qui les dépasse largement… C’est très beau, souvent hypnotique et fascinant, et l’on
redoute à chaque scène la conclusion que le récit finira par nous offrir…


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[Avant-première]

Pussy Riot : A Punk Prayer, de Mike Lerner et Maxim Pozdorovkin
(Grande-Bretagne, Russie, 2013)




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Voilà un film « qui a de la chatte », comme on dit (ou comme on ne dit pas, en fait) ! « Pussy Riot » est un documentaire vibrant et passionnant qui retrace l’itinéraire de trois jeunes filles
qui « ont des couilles » en plus de leurs vagins… Par le biais d’un groupe punk ultra politisé pour dénoncer les mesures liberticides du régime russe actuel, elles sont à l’origine de divers
coups d’éclat « en chansons », assez proches de la performance, dont une « prière punk
» scandée sur l’autel de la cathédrale de Moscou, qui leur a valu un procès et la prison. C’est ce procès que retrace le film, entrelardé de divers témoignages, aussi bien des « Pussy Riot » que
de leurs proches ou de diverses personnes… Malgré les soutiens internationaux condamnant leur emprisonnement, qui résonne comme une atteinte immonde aux Droits de l’homme, les jeunes filles, dont
on savoure souvent la verve efficace, intelligente et pleine d’humour (on s’étonne de les voir toujours le sourire aux lèvres malgré leur situation délicate), n’en croupissent pas moins en
prison. Préférer disposer de sa liberté d’opinion emprisonné plutôt que d’être libre de mouvements mais pas de conscience, voilà en substance la morale que les « Pussy Riot » nous propose au
final, dans ce long métrage percutant, rythmé et nécessaire, sur lequel souffle un vent d’espoir et de libertés !



Précédemment :



- Au cœur de Paris cinéma 2013 –
vol. 1 : Si le vent te fait peur / Prince Avalanche / Youth































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