lundi 3 juin 2013

[Critique] The Bling Ring, de Sofia Coppola



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(Etats-Unis, 2013)



Sortie le 12 juin 2013




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Avec « The Bling Ring », Sofia Coppola prouve encore une fois qu’elle sait faire un film fort à partir d’un sujet aussi léger que l’air… Il faut dire que sa mise en scène sait se faire aguicheuse
et séduisante, car cette « fille de » talentueuse a le sens du cadre et du rythme, sait attirer l’œil par des images tapageuses et l’oreille par une bande son cool et tendance ! Mais par-dessus
tout, elle sait dire de grandes choses sur son époque avec un étonnant air de ne pas y toucher, qui pourrait parfois faire dire à son film l’exact inverse de ce qui le rend justement intéressant
et intelligent… De quoi rendre le débat toujours assez croustillant entre les adorateurs et les détracteurs de son cinéma !

Le postulat de base de son nouveau film a pourtant de quoi laisser planer une sérieuse suspicion sur les intentions de la réalisatrice… Fait suffisamment rare et inhabituel pour être signalé, «
The Bling Ring » s’inspire en effet non pas d’un livre ou même de la globalité du fait divers sur lequel il se repose, mais d’un simple article paru dans « Vanity Fair », dont le titre même donnera la tonalité superficielle et légère de
l’ensemble : « Les suspects portaient des Louboutin »
. Soit l’histoire d’une bande d’ados issus de la jeunesse dorée de Los Angeles, qui cambriole des maisons de stars pour le simple plaisir
de porter leurs fringues et d’accéder à leur façon à la célébrité… Les témoignages des adolescents ont immédiatement séduit Sofia Coppola, qui y a tout de suite vu matière à un nouveau film :
"C’était incroyable, et ça mettait en scène de jolis gamins qui tournaient mal, dans un univers glamour. Leurs mots m’ont frappée : ils avaient l’air de penser qu’ils n’avaient rien fait de mal,
et ils s’intéressaient surtout à la notoriété que leur avaient apportée les vols. L’histoire disait beaucoup de choses de l’époque, et du fait de grandir à l’âge de Facebook et Twitter."

Si la cinéaste a volontairement choisi des acteurs débutants pour incarner ces délinquants « nouvelle génération » (en dehors d’Emma Watson, transfuge de la saga « Harry Potter »), c’est parce que comme
elle le déclare, "ils sont pleins d’enthousiasme et de fraîcheur". Et c’est bien cette fraîcheur toute décérébrée que raconte « The Bling Ring » : le film est au fond le portrait d’une jeunesse
trop gâtée, évoluant dans un univers de consommation et d’individualisme, dont les seules préoccupations ou ambitions sont de se faire mousser… La recherche de la célébrité, la seule volonté de
se faire remarquer, se retrouvent comme cristallisés dans les icônes de cette jeunesse, à commencer par Paris Hilton, dont la vie tout entière repose sur sa propre et narcissique autocélébration
! Sofia Coppola dénonce aussi sans jamais l’asséner les conséquences de la télé-réalité et de la starification à outrance sur le psychisme des jeunes cervelles… Après « Somewhere », elle continue de nous tendre ce terrible miroir aux vanités où se reflète la
vacuité de nos modes de vie, même si elle refuse d’être vue comme une donneuse de leçons : "Il est certain que j’observe [les ados de « The Bling Ring »] avec une certaine distance – il y a un
aspect critique à cette démarche. J’ai le sentiment qu’on peut se faire avoir par le côté ado/éclate/enfants terribles alors j’espère que je ne sublime pas trop leur conduite répréhensible. Je
crois qu’il y a un mélange de sublimation et de critique dans le film, mais qu’il offrira finalement au public matière à réflexion."



Autres films de Sofia Coppola :



Lost in translation (2004)



Somewhere (2011)































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9 commentaires:

  1. je sais où je serai le 12 juin ! devant The Bling Ring ! je suis un fan du cinéma de Sofia Coppola !

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  2. Je supporte pas les film de Coppola fille... Je sens que celui-ci je vais vraiment le détester. C'est bobo et beurk

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  3. Bof, il m'a plus soûlé qu'autre chose. Par contre le fait divers est consternant... o_O

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  4. Je vais aller le voir mais j'ai des réserves sur le sujet et les acteurs...

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  5. Salut à tous ! J’ai récemment créé un blog de cinéma à la fois classique dans les critiques
    et en même temps en rapport avec l'actualité, une qualité que je recherche dans les films que je regarde. J’aimerais avoir votre avis pour pouvoir continuer sur ma lancée. N’hésitez pas à
    commenter, tous les conseils sont bons à prendre ! Voici le lien :


    mperspective.canalblog


    Merci du temps que vous m’accordez, Clément

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  6. Trop d'incohérences... Toutes les cibles sont ouvertes, pas d'alarmes, les clés sont sur place... comment croire à autant de facilités dans des maisons normalement truffées de sécurité ?! Ensuite
    un film qui accumule scène de fêtes et cambriolage c'est peu inspiré... 1/4

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  7. Première grosse déception dans la filmo de mademoiselle Coppola qui ne mavais pourtant jamais déçu jusqu'ici. Je prends bien acte de la note d'intention de la réalisatrice que tu as reproduite à
    la fin de ton article mais il manque à ce regard un point de vue, la profondeur nécessaire pour impliquer le spectateur (Marc était une entrée idéale mais finit à égalité
    de traitement). Le film semble avoir été phagocyté par la présence de l'intruse Watson dans un casting au départ réservé à des inconnues. La superficialité du sujet n'a d'égal que celle
    du traitement qui finit par faire du style Coppola une marque de fabrique aussi bling bling que le formidable étalage de mauvais goût dans la demeure e Paris Hilton. Pour quelques instants
    inspirés (le portrait de famille en plan fixe chez Chloe lors de son arrestation, les scènes d'intimité chez Marc), combien d'affèteries aussi redondantes et agaçantes que les frasques des
    Springbreakeuses de Korine !

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  8. papa tango charlie7 juillet 2013 à 05:39

    Moi j'ai adoré car je suis très fas de cet univers très inspiré de l'univers de Brett Easton Ellis: c'est si vrai que moi aussi, après tout, je me verrai bien dans le club privé de Paris en train
    de porter des louboutin. ^^ 

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  9. comme le petit jeune homme pédé du film en somme ? (bien qu'il porte ses talons haut en cachette dans sa chambre seulement... ;)

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