mercredi 1 mai 2013

[Sortie DVD] House of boys, de Jean-Claude Schlim



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(Luxembourg,
2010)



Disponible en DVD chez Outplay




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coeur


En fuyant à Amsterdam sa vie familiale et étriquée du Luxembourg avec son amie, Frank entend enfin vivre pleinement sa vie et ses choix, notamment ses préférences sexuelles, visiblement plutôt
orientées vers les autres garçons… Après des débuts festifs et grisants, fleurant bon la liberté, il faut cependant bien finir par gagner son pain, et Frank découvre alors le « House of boys »,
un club de strip-tease gay qui cherche justement un nouveau danseur… Logé sur place, il fait alors la connaissance des autres garçons : un tagueur punk sensible, un jeune travesti rêvant de
devenir femme, et surtout Jake, un hétéro dont il tombe immédiatement amoureux… Pour gérer tout ce petit monde, il y a le patron intraitable (un vieux transformiste qui se fait appeler « Madame
»), mais aussi la gentille et attentionnée Emma, jeune femme seule qui cache bien évidemment une faille, elle aussi…

La première partie du film nous plonge presque dans un univers merveilleux et insouciant, celui finalement du début des années 80 (l’action s’étend de 1984 à 1986), où tout le monde s’entend avec
tout le monde, fait la fête toute la nuit et couche sans souci avec le premier venu ! Le club de strip-tease prend presque des allures de « maison du bonheur », mais c’est fait de façon tellement
simple et spontanée que c’est finalement plutôt plaisant à regarder… Pour incarner ce monde de la nuit très très gay, les acteurs campent à merveille des personnages haut en couleurs, certes un
peu archétypaux, mais tous aussi touchants qu’intéressants, jusqu’au moindre second rôle : les jeunes Layke Anderson et Benn Northover forment un couple épatant, mais ils sont aussi très bien
entourés par d’autres jeunes talents… sans compter qu’Udo Kier en personne se glisse dans la peau de « Madame » pour des shows de travestissement tout bonnement incroyables !

Mais l’insouciance cède peu à peu la place à la tragédie : le film qui se révélait jusque-là tout à fait charmant se transforme peu à peu en drame bouleversant… Car l’univers du sexe, de la
prostitution et le milieu gay furent en ce temps-là rattrapés par le terrible fléau d’aimer que demeure encore aujourd’hui le SIDA : le « House of boys » le voit arriver à travers le corps de
Jake, bientôt défiguré par la maladie… Frank continuera de l’aimer malgré tout et de l’accompagner jusqu’au bout : à travers lui, le réalisateur Jean-Claude Schlim tenait justement à livrer son
propre témoignage sur ces années noires, en racontant une partie de sa propre histoire et la mort de son amant… En gagnant en gravité, le long métrage en devient plus intense et touchant encore.
Plus réaliste aussi, dans sa vision du monde gay des années 80… On y voit même des hommages et des références à tous ceux qui en ont parlé avant lui, notamment aux « Nuits fauves » à travers
l’ultime chanson du film, « Là-bas », sur un texte de Cyril Collard































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