samedi 25 mai 2013

[Critique] Alata, de Michael Mayer



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(Israël, Etats-Unis, Palestine, 2012)



Sortie le 22 mai 2013




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coeur


Premier film de son réalisateur, dont il a écrit lui-même le scénario, « Alata » raconte l’histoire d’amour interdite entre un Israélien de Tel-Aviv et un Palestinien de Ramallah, qui rêve de
passer une bonne fois pour toute de l’autre côté du mur… Le thème évoque bien sûr d’autres films que l’on a déjà vu et aimé, notamment ceux du cinéma d’Eytan Fox, et en particulier le renversant
« The Bubble ». Mais au fond peu importe qu’un scénario ne soit pas un réservoir permanent d’innovations, puisque le cinéma n’aura probablement jamais fini de nous parler d’amour !

Et l’histoire d’amour est bel et bien au cœur de ce film, qui nous montre deux personnages éminemment attachants, superbement incarnés par leurs deux très beaux interprètes : Nicholas Jacob (dont
« Alata » marque les débuts devant la caméra) et Michael Aloni… Il est assez fascinant de constater à travers eux le contraste qu’il existe entre leur amour et le monde monstrueux qui gravite
autour d’eux. Au fond, ils ne sont que deux jeunes hommes aux préoccupations banales et innocentes, qui n’ont d’autres ambitions que de mener une existence intègre et tranquille et de s’aimer…
Sauf que le monde autour semble vouloir tout faire pour étouffer leur amour et les désunir !

Michael Mayer place ainsi ses personnages au cœur du conflit israélo-palestinien, même si leur seul désir serait justement d’en sortir. La famille de Nimer, l’arabe, appartient à une mafia
anti-israélienne, mais Nimer cherche justement à s’extraire de tout ça : il fuit à Tel-Aviv où il a obtenu un permis de séjour pour faire ses études… mais les liens du sang finiront bien sûr par
le rattraper. Il assiste au meurtre d’un des ses amis, cautionné par son propre frère, tué au motif « officiel » d’être un « collabo », mais en réalité parce qu’il est homosexuel. Et quand sa
famille sera mise au courant de son orientation sexuelle, il sera fatalement rejeté par les siens, partant alors vivre clandestinement chez son amant israélien… Si tous les enjeux politiques et
sociaux que brassent ici Michael Mayer sont parfois un peu forcés et concentrés, ils n’en demeurent pas moins justes… et sa mise en scène, rythmée et elliptique comme un thriller, permet de
rendre le récit fluide et agréable… Il insiste évidemment sur l’homophobie, sous-jacente des deux côtés du mur (si la famille de Roy, l’israélien, n’est pas aussi extrême que celle de Nimer sur
le sujet, elle n’en pense visiblement pas moins…), provoquant chez les amants un désir commun de fuir sous des latitudes plus accueillantes… Leur histoire est sans doute idéalisée – pour que l’on
puisse continuer de croire que l’amour peut sauver le monde ? –, mais profondément belle et touchante, quoi qu’il en soit...



Perspective :



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