samedi 27 avril 2013

[Critique] Taxi Driver, de Matin Scorsese (vu par Young Pandawan)



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(Etats-Unis, 1976)



Reprise en salles le 1er mai 2013




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[Chronique publiée dans le cadre des "critiques retrouvées" du jeune Pandawan, dont vous trouverez les autres billets via l'index des contributeurs]

C’est après « Mean Streets » que Scorsese réalise « Taxi Driver », chef-d’œuvre visionnaire qui lancera définitivement sa carrière… Le réalisateur y raconte l’histoire de Travis, « taxi » qui,
déstabilisé par le Vietnam qu’il a vécu, et l’enfer quotidien des rues et de la solitude qu’il vit aujourd’hui, va peu à peu sombrer dans la folie en se transfigurant en une sorte de rédempteur
radical, exterminant toute la gangrène irrécupérable de la société… Une lutte contre le crime par le crime forcément extrémiste et qui ramène tout simplement l’inquiétant chauffeur de taxi du
côté de ceux qu’il croit combattre…

Comme à son habitude, Martin Scorsese pose un regard objectif sur ses personnages, qu’il ne juge pas, et offre ainsi au spectateur un point de vue jeune_pandawan.jpgtrès réaliste sur l’action et donc ambigu, sans complaisance ni haine pour les protagonistes, à mi-chemin entre fascination et dégoût pour cette violence
omniprésente… On peut également voir dans cette neutralité constante un esprit d’humanisme non-négligeable, qui cherche plus à comprendre qu’à dénoncer, à accuser une société cruelle et intenable
qu’à condamner un individu fragile et influençable… Pas de violence gratuite donc, pas d’encouragement à celle-ci, mais tout simplement une tentative d’analyse de la complexité du comportement
humain, parfois bon, parfois mauvais, que le personnage de Travis souligne avec intensité, puisqu’il se fait tour à tour destructeur – en tuant – et sauveur – en aidant la jeune prostituée…

La conclusion du film, apocalyptique, n’aide en rien la compréhension du genre humain… Après avoir provoqué une scène d’une violence insoutenable pour sortir la jeune fille de son enfer, Travis
demeure en effet amer et vient peut-être de perdre définitivement son identité, ou toute autre connaissance de lui-même, comme s’il ne se comprenait plus, comme si ce qu’il avait fait ne lui
correspondait pas… Ainsi, il ne peut même plus se regarder en face, et son geste de la main dans la dernière image du film pour détourner de sa vue le rétroviseur intérieur de son taxi ne fait
que le confirmer…

Young Pandawan (juin 1997)



Autres films de Martin Scorsese :



After Hours (1985)



Hugo Cabret (2011)



Les infiltrés (2006)



New York, New York (1977)



Shutter Island (2010)































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