dimanche 17 mars 2013

[Critique] Warm Bodies : Renaissance, de Jonathan Levine



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(Etats-Unis, 2013)



Le Jour du Saigneur # 107



Sortie le 20 mars 2013




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Après « Shaun of the dead » ou « Bienvenue à Zombieland », la
comédie zombiphile demeure à la mode avec ce nouveau film plutôt sympathique, « Warm Bodies », du réalisateur de « Tous les garçons aiment Mandy Lane »…
Inspiré d’un roman d’Isaac Marion, l’intérêt ici est de raconter l’histoire du point de vue d’un personnage de zombie, dont on entend la voix off afin de saisir son regard sur le monde qui
l’entoure. Il ne se souvient plus vraiment de sa vie passée (à part des bribes, comme la première lettre de son prénom, « R », qui deviendra d’ailleurs son patronyme dans le film), mais sa façon
de décrire le monde, à la fois approximative et faussement naïve, toujours teintée d’un humour savoureux, permet parfois de belles petites piques d’ironie à l’égard de notre civilisation. On
retiendra pour l’exemple cette scène où il évolue parmi une foule d’autres zombies dans un aéroport, tous parfaitement indifférents les uns aux autres, tout en se souvenant d’une vie passée
idyllique où tout le monde pouvait communiquer avec tout le monde, mais décrite à jour_du_saigneur_bis.jpgl’écran via des masses humaines se
heurtant sans se regarder, trop affairées à utiliser leurs téléphones portables… Ce monde de zombies ne serait-il alors qu’une métaphore de notre monde moderne, où la consommation et les excès de
(télé)communication ont finalement détruit la socialisation et la communication véritable ?

Si R. ne se souvient plus comment le monde est devenu ce qu’il est aujourd’hui, c’est finalement pour ne pas s’étendre sur des explications inutiles face à ce qui le préoccupe au présent : sa
rencontre avec une « vivante », dont il tombe amoureux… Si leur idylle débute sur un sacré malentendu (R. mange le cerveau du petit ami de la jeune fille, ce qui lui permet d’ailleurs de mieux la
connaître en héritant des souvenirs du cerveau ingéré : joli trouvaille scénaristique au passage !), il est bien sûr évident que ces deux là finiront ensemble, sur la trame narrative vieille
comme le monde mais pourtant inusable de « Roméo et Juliette » : deux êtres issus de clans que tout oppose, etc.

« Warm Bodies » se transforme alors en comédie romantique un peu gore et gentiment parodique, où l’amour finit par faire battre le cœur des zombies et les faire revenir à la vie… Belle métaphore,
encore une fois, de notre société où la marchandisation de l’amour a complètement perverti la pureté du sentiment ! Si le propos du long métrage ne vole certes pas forcément très haut et si son
happy end tout mignon le fait tendre du côté de la romance fantastique pour adolescents (on demeure cependant bien loin de la mièvrerie d’un « Twilight », nulle inquiétude !), on reste pourtant sous le charme de ce
conte légèrement subversif, en outre joliment incarné par d’attachants jeunes acteurs, à commencer par Nicholas Hoult, remarqué dans les deux premières saisons de la série pour ados pas débile «
Skins ».



Perspectives :



- Tous les garçons aiment Mandy
Lane, de Jonathan Levine



- 50/50, de Jonathan Levine



- Bienvenue à Zombieland, de Ruben Fleischer































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6 commentaires:

  1. J'ai pas envie parce que j'en ai marre, mais marre de cette tendance à transformer nos monstres en gentils petits-amis. Alors, les vampires, les loups-garous-, les Jekkyl, les anges et j'en
    passe, bon. Mais merde, quoi, ils ne pouvaient pas laisser les zombies en paix? Y aura-t-il un seul monstre qui échappera à l'avenir de parfait petit gendre?!?


    (petit coup de gueule du dimanche soir)

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  2. c'est le film que j'irai voir ce mois-ci !

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  3. Beaucoup aimé, une comédie sentimentale qui évite plusieurs clichés (j'en énumère certains sur mon blog). Et sinon moi je ne vois pas où est le problème des "monstres gentils petits amis", il
    faut explorer tout ce que le cinéma permet... en tous cas 3/4

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  4. La critique m'a donné envie de voir le film maintenant ^^.

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  5. Papa tango Charlie24 mars 2013 à 10:46

    J'ai beaucoup aimé! J'ai toujours eu du mal avec les films de zombies qui le font froid dans le dos, mais là pris sous cet angle d'humour et de tendresse, le décalage est délicieux, même si c'est
    vrai quand ce moment tous les monstres sont croqués à la sauce twilight ou true Blood...

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  6. je reconnais bien là ton côté midinette... ;)

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