dimanche 3 février 2013

[Critique] Action mutante, d’Alex de la Iglesia



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(Espagne, 1993)



Le Jour du Saigneur # 101




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Premier film d’Alex de la Iglesia, « Action mutante » nous plonge en plein cinéma bis, complètement barré et inqualifiable ! Si l’année où se déroule l’histoire est déjà le passé pour nous
(2012), il s’agissait encore d’un futur un peu lointain lors de la réalisation du long métrage (1993) : un futur affreux où les moches, les handicapés et les marginaux sont totalement exclus du
monde de la richesse, dans lequel les soi-disant « beaux » s’amusent en toute quiétude… du moins tant que le groupuscule anarchiste « Accion mutante », composé de bras cassés et de crétins
notoires, ne s’en mêle et se mette à commettre des actions de rébellion pour en foutre plein la gueule aux classes supérieures de la société ! Visuellement, le film se révèle inventif et baroque,
presque trop parfois, créant une forme de confusion abrutissante… Le tout forme un mélange improbable entre le cinéma primitif et complètement jour_du_saigneur_bis.jpghystérique de Pedro Almodovar (par ailleurs producteur du film d’Alex de la Iglesia !), le western spaghetti pour le côté parodique, la
science-fiction façon « Le meilleur des mondes » et même peut-être… « Türkish Star
Wars
» ? Un OFNI de taille, en somme…

Si les premières minutes se révèlent plutôt réjouissantes et intrigantes, même si l’on ne sait parfois plus où donner de la tête devant la profusion d’images et de délires visuels que l’on nous
balance à la tronche, force est de constater néanmoins que le film s’essouffle assez vite… Il garde certes une tonalité borderline et complètement hystérique d’un bout à l’autre, mais le
caractère minimaliste du scénario n’aide pas l’histoire à nous passionner vraiment… Passé le kidnapping d’une jeune fille d’industriel par le groupe (après une tentative manquée d’une extrême
débilité sur un homme d’affaire qu’ils tuent malencontreusement lors de l’enlèvement !), le reste n’est que remplissage, et l’on a beau se balader dans l’espace et sur une autre planète aux
décors de western (une planète sans femme d'ailleurs, où les hommes sont tous des gros pervers...), l’ennui nous gagne peu à peu… Reste le sous-texte politique, qui apparaît d’ailleurs plus
complexe que prévu, d’une ambiguïté toute subversive. Car si les membres d’« Accion Mutante » paraissent d’abord agir pour la justice sociale, leur connerie et leur vénalité finit par les faire
s’entretuer et les rendre au fond aussi cons que tous ceux contre lesquels ils luttent… L’humanité ne comprendrait-elle donc personne à sauver ?



Autres films d'Alex de la Iglesia :



Balada Triste (2010)



Un jour de chance (2011)































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