lundi 14 janvier 2013

[Critique] Yossi, de Eytan Fox



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(Israël, 2012)



Sortie le 2 janvier 2013




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« Yossi et Jagger » : 10 ans après… « Yossi » se présente en effet comme une suite de cet autre long métrage d’Eytan Fox, sorti en 2005 et mettant en scène deux militaires amoureux au sein de
l’armée israélienne. Jagger étant mort au combat, il ne reste plus aujourd’hui que « Yossi », imprégné d’une vie de solitude, comme le dénote le titre désormais écourté du long métrage…
Mélancolique et désabusé de tout, même de la sexualité de plus en plus permissive à Tel Aviv, le personnage oublie son amour perdu en soignant le cœur des autres, puisqu’il travaille comme
cardiologue à l’hôpital : la vie, toujours pleine d’ironie, semble se jouer de lui… Il n’a pas encore fait le deuil de son ancien compagnon, et une très belle séquence dans laquelle Yossi va se
confier aux parents de celui-ci va visiblement lui permettre de le faire enfin…

C’est à l’occasion de vacances, que son directeur l’oblige un peu à prendre, que Yossi va finalement devoir son véritable « retour à la vie ». Sur le chemin, il rencontre une bande de jeunes
soldats, qui lui rappellent forcément son passé, d’autant que l’un d’eux s’affiche sans complexe homosexuel ! Le monde a bel et bien changé depuis qu’il l’avait quitté et la façon dont le jeune
homme va se mettre à lui tourner autour lui démontre la liberté de mœurs actuelle, mais surtout sa capacité, encore, à plaire à quelqu’un… et il a de sérieux doutes, Yossi, sur l’intérêt que
paraît lui porter ce garçon visiblement plein d’amour à donner : mais c’est justement de ce manque de confiance, de cette timidité maladive, que va naître un amour inespéré…

Le film se révèle très beau et très subtil pour montrer la naissance des sentiments. Il enchaîne les séquences à la fois très simples et très touchantes de la façon dont les deux hommes
s’apprivoisent peu à peu, tout en douceur… Avec la mélancolie et le scepticisme de Yossi, le cinéaste Eytan Fox voulait montrer qu’"il n’est jamais trop tard pour commencer une vie. Il faut
d’abord comprendre ce que vous avez besoin de changer, puis faire preuve de courage et travailler à vous aimer vous-même." Cela pourra paraître simpliste, mais la sincérité à l’œuvre suffise
amplement à légitimer les intentions du réalisateur. Là où son formidable précédent film, « The Bubble », filmait une émancipation collective de la jeunesse à Tel-Aviv, « Yossi » se veut ainsi
plus intime et se resserre sur l’histoire d’un couple et d’un amour qui naît dans un monde peut-être encore incertain… Mais qu’importe, au fond, quand l’amour a le pouvoir de suspendre le temps ?































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3 commentaires:

  1. Ta conclusion est très belle... Et deux belles étoiles aussi, voilà qui fait plaisir pour ce film que j'attendais depuis octobre en trépignant (et en écoutant Keren Ann chanter en hébreu!) et qui
    m'a vraiment plu pour toutes les raisons que tu évoques. Ca donne envie de voir la première histoire pour compléter...

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  2. Pour l'instant mon film préféré de 2013 !


    Yossi est extrêmement touchant et attachant (en plus d'être mignon !). Ta citation d'Eytan Fox résume parfaitement le message du film, simple et beau.

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  3. oui c'est chouette ce genre de cinéma, à la fois intime et universel... j'ai été conquis ! et je suis content de constater que je ne suis pas le seul... :)

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