vendredi 25 janvier 2013

[Critique] Le monde perdu : Jurassic Park 2, de Steven Spielberg



jurassic_park_2_monde_perdu.jpg
Le
monde perdu : Jurassic Park 2



de Steven Spielberg



(Etats-Unis, 1997)




star.gif

star.gif

star.gif


Avec son titre hommage à l’univers d’Arthur Conan Doyle et à un film qui l’a émerveillé petit garçon (une adaptation du roman de Conan Doyle, donc…), « Le monde perdu » est l’occasion pour Steven
Spielberg de donner une suite à « Jurassic Park », admirable chef-d’œuvre de
divertissement et plus gros succès commercial de tous les temps au cinéma ! S’inspirant comme pour le premier d’un roman de Michael Crichton, son scénario – écrit par David Koepp – semble avoir
évolué au fil du temps, hésitant sur la direction à prendre et changeant radicalement sa fin au dernier moment. Si la préoccupation du cinéaste était avant tout de penser aux spectateurs, en
évitant par exemple de se contenter d’un « Jurassic Park » bis, on sent qu’il s’est aussi fait plaisir, en citant les modèles qui l’ont inspiré plus jeune, notamment « King Kong »…

Pour éviter le parcours « découverte » qui caractérisait le premier film, « Le monde perdu » nous plonge tout de suite dans l’action et nous montre d’emblée les dinosaures, à travers l’agression
sur une île d’une petite fille par une multitude de petits compsognathus vicieux. L’émerveillement lié à la découverte des dinosaures et de la révolution numérique en matière d’effets spéciaux
avait déjà été proposé dans le premier opus, il fallait donc désormais foncer, au risque de jouer la carte de la surenchère… L’île où a lieu l’agression est ainsi en réalité le « site B » du
milliardaire John Hammond, sur lequel avait lieu les naissances des animaux pour le parc d’attraction : après l’échec de ce « zoo » hors du commun, les dinosaures ont survécu et ont même
développé tout un écosystème autonome, sans la présence de l’homme… Hammond constitue alors une équipe de scientifiques afin d’aller observer ces bêtes dans leur milieu naturel, et le
mathématicien Ian Malcolm – à l’humour toujours bien trempé – se retrouve pris dans l’aventure bien malgré lui, surtout pour aller y rejoindre – et si possible « sauver » – sa fiancée déjà sur
place… Ce que cette petite troupe pacifique ignore, c’est que le neveu de Hammond a envoyé une autre équipe afin de capturer des dinosaures pour un nouveau projet de parc, cette fois-ci sur le
continent !

Si la folie des hommes à vouloir maîtriser une nature qui les dépassera toujours reste encore au cœur de cette suite – finissant au fond par offrir un message redondant par rapport au premier
film –, Spielberg sait pourtant offrir à son public un spectacle plus impressionnant encore, multipliant le nombre de dinosaures à l’écran et se lançant dans des scènes d’action plutôt
audacieuses : la partie de chasse aux dinos façon « safari » avec de nombreux véhicules à l’assaut d’autant de bestioles gigantesques demeure un morceau d’anthologie en matière de mise en scène
et d’effets spéciaux ! Un climat de tension est en outre constamment relancé à l’aide de séquences rudement bien troussées : l’attaque du van par maman et papa T-Rex venus récupérer leur petit
que l’équipe de gentils scientifiques est en train de soigner est proprement terrifiante ; le festin des vélociraptors dans les hautes herbes se révèlent glaçant dans la mesure où l’ennemi
devient alors invisible et peut surgir de tous côtés et à tout instant ; et l’ultime confrontation de Malcolm, sa fille et sa fiancée aux voraces raptors est chorégraphiée avec une belle
efficacité !

Si le discours et la morale du « Monde perdu » restent globalement les mêmes que dans « Jurassic Park » et si l’effet de surprise s’avère essentiellement compensé par une forme de surenchère
(plus de dinos, plus d’action, plus de tension… etc.), Steven Spielberg sait néanmoins surprendre par des personnages à l’ambiguïté plutôt à rebours de son cinéma habituel (le méchant chasseur,
interprété par l’excellent Pete Postlethwaite, est rendu émouvant et complexe) ou par une dernière partie qui tranche avec le reste du long métrage. Le dénouement se joue en effet sur le
continent, à mille lieues de l’île, où le T-Rex ramené en bateau crée un carnage en plein centre ville. On sent que Spielberg se fait ici plaisir, rendant hommage à tous ces films de monstres,
éternelle source d’inspiration pour ses propres films : il fait ici autant référence à Godzilla (un groupe de japonais paniqués devant le tyrannosaure qui les prend en chasse) qu’à King Kong,
lorsque l’animal est ramené à New York… La filiation avec le singe géant se retrouve également dans le lien étrange que le T-Rex semble nouer avec la fiancée du héros : mais l’explication
scientifique prend ici le dessus, puisque si le dinosaure est attirée par la jeune femme, c’est surtout parce qu’elle est couverte du sang du bébé tyrannosaure…



Autres films de Steven Spielberg :



Cheval de guerre (2011)



Les dents de la mer (1975)



E.T. l’extra-terrestre (1982)



Jurassic Park (1993)



Lincoln (2012)



Sugarland Express (1974)



Les aventures de Tintin : le secret de la Licorne
(2011)



Joyeux Noël !































  • Plus










Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire