mercredi 9 janvier 2013

[Critique] Foxfire, confessions d’un gang de filles, de Laurent Cantet



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(France, Canada, 2012)



Sortie le 2 janvier 2013




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J’imagine la scène devant les caisses de la plupart des cinémas projetant le film : « Bonjour, une place pour Firefox, s’il vous plaît ! – Ah oui ? Vous ne préférez pas un billet pour Internet
Explorer ou Google Chrome ? – Euh… non. – Ok pour de l’open source alors, je vous mets la version 18 ? » Et pourtant, « Foxfire » n’a strictement rien à voir avec un navigateur web, mais plutôt
avec un « Gang de filles », celui créé en 1955 par un groupe d’adolescentes bien décidées à en découdre avec le mal que leur cause les mâles. Fini les humiliations et les harcèlements sexuels
quotidiens, leur société secrète va désormais leur permettre de se venger contre tous les mecs qui essaient de les importuner…

Si l’action de « Foxfire » évoque bien sûr les prémices d’un féminisme qui tait son nom, ce n’est pourtant pas ce qui intéresse a priori Laurent Cantet. Après sa Palme d’or pour « Entre les murs
» en 2008, il a beau changer de continent et tourner son film en anglais, sa préoccupation semble demeurer encore dans l’étude d’un phénomène de groupe. Il a d’ailleurs utilisé la même méthode
que pour constituer la bande d’élèves de son précédent film pour trouver ici ces filles un peu sauvages et borderline, qui rêvent de changer la société : casting sauvage à la sortie des écoles ou
dans des centres de jeunes en difficultés pour composer un groupe cohérent, duquel il va extraire le meilleur en terme de direction d’acteur, afin de "rester au plus proche de l’énergie des
filles", comme il le dit lui-même.

Et on la sent très bien, cette énergie et cet élan, dans les regards et les cœurs de ces jeunes filles, bientôt femmes… La constitution de leur groupe, ses influences et son développement en
véritable projet de vie, permet d’explorer de nombreuses pistes de réflexion sur le phénomène collectif, les idéaux, les mœurs d’une société qui doit changer… L’amertume de leur échec rappelle
aussi la difficulté de s’entendre, particulièrement quand un groupe grandit, intégrant peu à peu des individus de plus en plus différent les uns des autres, dont les opinions, souvent, divergent…
Certains diront sans doute que le film de Cantet emprunte trop de directions à la fois, en prenant le risque de ne faire qu’effleurer ses sujets, mais son rythme et son souffle nous emportent
pourtant avec une belle aisance dans le tourbillon de la vie, vibrant et bouillonnant !































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2 commentaires:

  1. Ce film est l'adaptation d'un roman de Joyce Carol Oates que j'aimerais découvrir en tant qu'écrivain.


    Mais pourquoi pas voir ce film !


    Bises bonne soirée !

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  2. Un poil prétentieux mais surtout ça manque cruellement de rage et de fougue... 2/4

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