samedi 3 novembre 2012

[Sortie DVD] Les enfants de Belle Ville, d’Asghar Farhadi



enfants de belle ville bis
(Iran,
2004)



Disponible en DVD le 20 novembre 2012 chez Memento Films




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Le succès surprise d’« Une séparation » l’année dernière aura permis de
révéler le cinéaste Asghar Farhadi au grand public. Après les ressorties récentes de ses films précédents (« La fête du feu » et « A propos d’Elly »), sa filmographie continue
d’être redécouverte aujourd’hui à travers « Les enfants de Belle Ville », son second film datant de 2004… Une nouvelle occasion de confirmer le talent du réalisateur iranien et de
comprendre aisément sa consécration tardive…



Le film commence assez étrangement dans un centre de rééducation pour mineurs : on célèbre l’anniversaire d’Akbar, qui vient d’avoir 18 ans, mais celui-ci ne semble guère enchanté par les
festivités… Il se précipite même se cacher pour pleurer. On comprendra vite son désarroi lorsque l’on vient le chercher pour le transférer en prison, car il est condamné à mort pour avoir tué la
jeune fille qu’il aimait : ce devait être un suicide romantique à deux, pour fuir une société trop étriquée, mais il a survécu, seul… et maintenant, il ne veut plus mourir !



Il lui reste encore peut-être une chance, et c’est son meilleur ami Ala qui va la tenter pour lui : après avoir fait des pieds et des mains pour sortir plus tôt que prévu du centre de
rééducation où il est lui aussi détenu pour vol, il va alors tout faire pour obtenir la grâce du père de la victime, seul moyen d’éviter la mort du jeune homme. Pour cela, Ala va trouver de
l’aide auprès de la belle Firoozeh, la sœur d’Akbar, de laquelle il va se rapprocher dangereusement dans une société religieuse, puisque celle-ci est mariée…



Le poids de la religion, celui d’une société très policée, Asghar Farhadi les filme déjà avec une grande habileté et un désespoir tout en retenu dans le regard de ses personnages, tous très
travaillés et incroyablement intenses ! Les lois absurdes érigées par les autorités iraniennes donnent des frissons, comme cette fameuse « loi du sang », qui oblige le père de la
jeune fille décédée à payer pour la mise à mort d’Akbar, car le prix pour la mort d’un garçon est deux fois plus élevé que celui de la mort d’une fille…



La jeunesse filmée par le cinéaste est encore une fois prisonnière de cette société qu’elle rejette… Ils sont beaux, mais ils sont tristes, ces « Enfants de Belle Ville » que nous
décrit le long métrage. On est impressionné par la grâce et la profondeur des interprètes, qui parviennent à tout nous dire en un seul geste ou en un seul regard, en particulier par les rôles
d’Ala et Firoozeh, incarnés par Babak Ansari et Taraneh Alidousti… On admire enfin la façon subtile qu’a Farhadi de nous dire que Dieu est bien plus du côté de la jeunesse qu’il décrit que des
autorités iraniennes qui prétendent agir en son nom : les prénoms d’Ala et Akbar mis côte à côte ne laissent-ils pas entendre en effet « Allah Akbar », formule arabe très célèbre
pour louer la grandeur de Dieu ?



Bonus DVD :



- Naissance d'un cinéaste (interview avec le réalisateur)



- Filmographie



- Revue de presse



- Bandes annonces































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2 commentaires:

  1. Bonjour Phil, film hautement recommandable en effet. Je l'ai vraiment apprécié. Bon dimanche.

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  2. merci de ton témoignage !

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