lundi 29 octobre 2012

[Critique] Skyfall, de Sam Mendes



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(Etats-Unis, Grande-Bretagne, 2012)



Sortie le 26 octobre 2012




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La saga « James Bond », au fond, c’est un peu comme « Les Simpson » : on y voit un personnage qui traverse les différentes époques auxquelles les films sont tournés tout en restant toujours aussi
jeune et fringant au gré de ses aventures, quitte à changer l’acteur une fois de temps en temps, acteurs qui malheureusement eux vieillissent, contrairement aux personnages de cartoons… Dans «
Skyfall », l’épisode anniversaire du personnage (qui mine de rien fête 50 ans de bons et loyaux services pour le grand écran !), on a l’impression d’une vague ironie vis-à-vis de ces paradoxes
temporels, quand on découvre le retour du héros fatigué, visant de travers quand il tire, à qui l’on conseille d’ailleurs de songer bientôt à un travail de bureau, comme si l’heure de la retraite
avait sonné… Bien sûr, il n’en sera rien, et le héros prouvera une fois encore toute la verdeur dont il est capable dans un enchevêtrement de scènes d’action et de cascades incroyables…

Tout commence d’ailleurs par une séquence d’ouverture époustouflante, avec course-poursuite en voitures, puis sur le toit d’un train lancé à toute vitesse, pour finir par la chute vertigineuse de
notre héros, emporté par une rivière et laissé pour mort aux yeux des services d’espionnage britanniques… Question rythme et divertissement pur, la suite de « Skyfall » n’est largement pas en
reste, proposant un spectacle riche et couillu visuellement, où abondent les détours rocambolesques en tout genre ! Mais si l’on n’est pas mécontent de quitter un peu les problématiques vieillies
des aventures de naguère de l’agent 007, notamment autour des tensions issues de la Guerre froide, force est de constater que sur près de 2h30 de film, l’intrigue y demeure très légère, si ce
n’est inexistante ou décousue : de vagues menaces contre les employeurs de Bond, un méchant très méchant et un dernier détour inintéressant au possible sur les lieux de l’enfance du héros… Un
scénario plus étoffé, conforté par une durée plus raisonnable, aurait certainement évité ce sentiment de lassitude et d’ennui qui finit par nous saisir au fil de cet amoncellement de trucs trop
attendus ou m’as-tu-vu !

Il faut dire aussi que le cahier des charges d’un long métrage de James Bond est toujours très verrouillé et systématique, capable d’étouffer dans l’œuf toute la créativité de n’importe quel
réalisateur, quel que soit son talent ! Je mets d’ailleurs n’importe qui au défit de retrouver le style d’un Sam Mendes dans « Skyfall », certes très bien mis en scène, mais avec cet aspect
routinier, voire banal, de tout film dans lequel l’action, le gimmick ou l’effet finit par prendre le pas sur tout le reste… Que de talent gâché au fond, pour attirer des masses dont le prix du
billet est de toute façon déjà acquis, simplement sur le nom d’un héros pourtant si fade à force de rééditions… Ah si, avouons tout de même avoir souri lors du dialogue à fort caractère
homosexuel entre 007 et le super méchant, Bond laissant supposer à la surprise générale qu’il a déjà eu des rapports intimes avec un homme, un peu à la façon d’un Clint Eastwood dans « La corde raide » ! Reste que la véritable audace serait
justement de nous proposer un jour un film qui en atteste, plutôt que de poursuivre éternellement ce défilé de bimbos de magazines dans les bras du célèbre agent secret…































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8 commentaires:

  1. Tout le monde s'accorde à dire que c'est le meilleur James Bond de tous les temps, alors que ce n'est certainement pas le cas. Il est visuellement époustouflant mais le scénario n'est pas à la
    hauteur. Casino Royale reste bien au-dessus de ce Skyfall surestimé. Bien d'accord pour dire que l'action ennuie.

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  2. papa tango charlie29 octobre 2012 à 01:46

    Je n'aime pas la série, mais ici les prestations de Judie Dench et de Javier Bardem ont suffit à me le faire trouver très attrayant, sinon ce ne serait qu'un film d'action très standard...

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  3. Un peu dur je trouve... la remise à plat de certaines bases est particulièrement judicieux. Pour moi le seul vrai bémol vient des Girls (1 pas assez glamour l'autre pas assez présente)... 3/4

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  4. M'enfin James Bond sans ses Bimbos ce n'est plus James Bond !


    Ohhh James !!!

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  5. Papa tango charlie30 octobre 2012 à 04:52

    C'est méchant . Mais tu n'as pas tort... Surtout qu'elle a joué un rôle qui fait fortement penser à Line Renaud dans le navet musical "Nine" : j'ai adoré sa séquence musicale "folies bergères" ^^
    http://www.youtube.com/watch?v=megJB5HOSV4&feature=youtube_gdata_player

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  6. Ben moi ce 007 là il m'a bien cueilli. Grâce à la photo toujours sublime de Deakins et un scénario plutôt malin qui revient sur cinquante ans de carrière et qui tend à prouver que le super-héros
    de l'espionnage n'est devenu plus ringard depuis l'invasion sur les écrans des costauds costumés de chez Marvel ou DC. Et puis je ne suis pas tout à fait d'accord sur le fait que Mendes
    disparaît sous le cahier des charges de la franchise puisqu'on peut deviner derrière le spleen de l'espion et les problématiques rapports filiaux entre M et ses deux "rejetons" des réminiscences
    de "jarhead" voire d'"american beauty". Et Daniel Craig, s'il n'a rien du style David Niven imaginé par Fleming, est vraiment un bon Bond.

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  7. Tres bon film, meme si le vrai caractere de james bond ne ressort pas vraiment

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  8. On est pas d'accord aujourd'hui.


    Ce film est traversé d'une mélancolie inédite et le scénario n'est guère important. Tout ce qui a autour (la nostalgie, la vieillesse, la réactualisation du mythe) est juste parfait.


    Du moins c'est mon avis ! ;)

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