dimanche 7 octobre 2012

[Critique] Excision, de Richard Bates Jr.



excision
(Etats-Unis, 2012)



Le Jour du Saigneur # 86




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Pauline (AnnaLynne McCord, excellente !) est une ado américaine issue d’une famille américaine traditionnelle, vivant dans une banlieue américaine typique, allant dans un lycée parfaitement
américain et entouré de personnages conventionnellement américains… elle est cernée par ce fameux « rêve américain » ou tout du moins l’« american way of life », et pourtant elle ne semble pas
vraiment cadrer avec le moule et se démarque étrangement de ses congénères… Il faut dire qu’elle n’a pas un physique facile : la peau rugueuse, le corps ingrats, un herpès sur le coin des lèvres
(hérité d’un bouche-à-bouche avec son père quand elle était petite !), Pauline n’a véritablement rien pour plaire… Sans compter que ce qui lui plaît, à elle, ce sont des choses fort peu
habituelles : ses nuits sont hantées de rêves fantasmatiques mêlant un étrange érotisme à des visions violemment gores, une forme d’horreur sensuelle en somme, qui donne lieue à des images
sanglantes hyper léchées et joliment mises en scène, et qui font de Pauline un être, vous l’aurez compris, éminemment marginal !

Autour d’elle gravite pourtant des figures de l’autorité qui devraient la remettre dans le droit chemin, en la privant notamment de ses désirs malsains… Ces jour du saigneurfigures pour contraindre ou détourner la jeunesse du plaisir sont probablement la justification de l’étrange et percutant  titre du film : «
Excision » ! Et il est amusant d’ailleurs de les voir incarner par autant de symboles cultes de la contre-culture américaine, que le cinéaste prend plaisir à manipuler ainsi aux antipodes de
leurs convictions : l’ex-star du porno Traci Lords campe ainsi la mère de famille autoritaire et pleine de principes, le réalisateur underground John Waters se retrouve dans la peau d’un prêtre
catholique et Malcolm McDowell apparaît sous les traits d’un professeur traditionaliste et vieille école… un comble, éminemment révélateur de l’humour noir et caustique qui émaille le film d’un
bout à l’autre, pour notre plus grand bonheur !

Si vous aimez le cinéma gore et les comédie absurdes et décalées, vous serez alors instantanément conquis par « Excision », film de la marge qui devrait très vite devenir culte, tout comme on
l’espère son auteur, Richard Bates Jr., que l’on pourrait alors classer dans la veine des John Waters et autres Gregg Araki… En assistant peu à peu à la plongée de l’héroïne dans ses fantasmes
les plus fous (la scène où elle perd son pucelage expressément le jour de ses règles, sans en parler à son « partenaire » qu’elle manipule un peu comme du bétail, est carrément délire !), le film
se révèle un pur bijou de contre-culture acide et sanglant, qui sait se montrer plutôt généreux en matière se scènes jouissives ! Il se permet même le luxe de finir sur une séquence à l’extrême
opposée du reste du film, décontenançant une nouvelle fois le spectateur, peu préparé à une ambiance aussi pesante et macabre, admirablement construite et amenée… On reste ébloui pendant
longtemps d’une pareille merveille horrifique !



Perspective :



- Excision à l'Etrange Festival 2012































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