vendredi 7 septembre 2012

[Critique] Des hommes sans loi, de John Hillcoat



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(Etats-Unis,
2012)



Sortie le 12 septembre 2012




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Avec « Lawless » (titre original de « Des hommes sans loi »), John Hillcoat signe un film sur une grande époque de la
criminalité en Amérique, celle des années 30 de la Prohibition. Chacun y allait de son petit breuvage alcoolisé, fabriqué maison, pour contrecarrer la loi condamnant alors la vente d’alcool : le
trafic battait ainsi son plein, souvent avec l’accord tacite de la police locale, facilement corrompue pour quelques bouteilles du meilleur élixir… Cette page de l’histoire des Etats-Unis,
souvent traitée au cinéma, est abordée ici d’un point de vue plus intime, en s’inspirant d’une famille de contrebandiers en particulier, les frères Bondurant, qui ont d’ailleurs véritablement
existé. Hillcoat se concentre sur la fratrie, leurs querelles, leurs amours… et surtout sur la rivalité qui les oppose à d’autres gangsters, offrant alors au long métrage des scènes d’une belle
violence et d’une sacrée cruauté !

Comme à son habitude, le cinéaste stylise et soigne à mort sa mise en scène et sa photographie, toujours impeccable… Le tout cherche visiblement à rejoindre la facture visuelle d’un certain
cinéma classique, avec un côté un peu western et toujours carrément « classe » (c’est le début de « classique » n’est-ce pas ?) Aidé par Nick Cave au scénario, l’intrigue elle-même est élégamment
construite, bien rythmée et bien équilibrée… Mais cette perfection visuelle et narrative est d’ailleurs probablement – et paradoxalement – ce que l’on pourra reprocher au film : tout a l’air trop
étudié, trop bien calibré, et entre dans une sphère tellement vue et revue par le passé que l’on finit parfois par s’ennuyer ou tout du moins par trouver à l’ensemble un côté attendu, voire même
daté, qui empêche du coup à « Des hommes sans loi » de nous marquer véritablement… ce qui est au final fort regrettable, tant on aurait aimé l’aimer tout autant que les précédents films
d’Hillcoat, qu’il s’agisse de « La route » ou de « The proposition ».

Reste en tout cas que le métrage se regarde sans déplaisir, et qu’il est peuplé d’une belle brochette d’acteurs et d’actrices appréciables : Shia LaBeouf, Tom Hardy, Jessica Chastain, Gary
Oldman... Certaines séquences révèlent en outre un humour parfois inattendu, notamment avec le personnage incarné par Tom Hardy, qui communique souvent par grognements et dont la prétendue
immortalité donne lieu à quelques scènes cocasses, le laissant à chaque fois pour mort avant qu’on le retrouve de nouveau sur pattes quelques plans plus tard…



Autres films de John Hillcoat :



The proposition (2005)



La route (2009)































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3 commentaires:

  1. papa tango charlie23 septembre 2012 à 04:01

    pour ma part j'ai beaucoup aimé l'aspect clinique du film, c'est peut être pour ça que j'ai bien accroché, alors que j'ai du mal à m'interesser à ces histoires là. Tous les acteurs étaient très
    bon et en plus les actrices donnaient beaucoup de charme à l'ensemble. Et également j'ai adoré le personnage de Forrest, Tom Hardy fait très bien l'ours!

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  2. J'ai beaucoup aimé aussi, peut-être parce que je n'avais pas vu les films précédents de ce réalisateur justement ? Je l'ai trouvé drôle et violent juste ce qu'il faut, très efficace, avec une
    superbe photo en effet. Oh pis oui : Forrest! Typiquement un personnage que j'adore aussi :D

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  3. Et oui, des fois, ils oublient notre dose de fun ! Je n’ai pas vu La route mais The Proposition me tente bien de lui aussi.

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