vendredi 24 août 2012

[Critique] Renoir, de Gilles Bourdos



renoir
(France, 2011)



Sortie le 2 janvier 2013




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En situant l’action de son film à Cagnes-sur-Mer, sur le Côte d’Azur en 1915, le cinéaste Gilles Bourdos nous fait pénétrer la dernière retraite du peintre Auguste Renoir dans une campagne
verdoyante, exactement là où il a peint ses dernières toiles et où il a fini sa vie… Tout a l’air calme et apaisé dans ce monde, et pourtant la guerre gronde au lointain, surtout lorsque Jean, le
fils cadet d’Auguste, revient du front blessé à la jambe, mais pourtant avec en tête la seule obsession de retourner se battre auprès de ses camarade d’armes ! Si son père tente de l’en
dissuader, en lui montrant que l’art est plus constructif que la guerre, c’est surtout à travers Andrée, la nouvelle jeune modèle du peintre, que Jean a le plus de chance de voir ses perspectives
sur la vie et le monde se transformer…

Si le tableau que propose le réalisateur ressemble à un portrait de famille champêtre et bucolique des Renoir (on apercevra également les deux autres frères de Jean dans la résidence familiale :
l’aîné acteur et le plus jeune, encore enfant, qui deviendra plus tard peintre comme le patriarche…), sa mise en scène rappelle par bien des aspects l’univers de la peinture, justement : les
cadres sur des paysages quasi impressionnistes ou sur les diverses poses d’Andrée figurant des nus sensuels, le sens des couleurs d’une nature généreuse et opulente… L’art pictural est ainsi
largement présent dans « Renoir », dans les regards du peintre Auguste, bien sûr, mais aussi dans ses réflexions et sa philosophie de la vie… Tout comme dans sa nécessité de travailler, et
travailler vite même (avouant désormais chercher à « simplifier » pour aller droit au but quand il peint !), en dépit de la maladie qui le fait souffrir, notamment dans ses mains aux
articulations affreusement douloureuses : mais le repos est impossible lorsqu’il s’agit de créer !

L’intelligence du film, et peut-être sa plus grande force, se révèle probablement à travers le personnage d’Andrée, qui sert dans un premier temps de chair fraîche au peintre, puis qui deviendra
objet de désirs aussi bien pour le père que pour le fils… A la fois source d’inspiration et révélation des sens pour les deux hommes, Andrée symbolise comme un pont entre Auguste et Jean, capable
finalement de les faire se rejoindre, malgré leurs perspectives en apparence opposées sur la vie… Si le film demeure évasif sur le sujet, elle sera notamment celle qui convaincra Jean de faire du
cinéma afin de devenir elle-même actrice devant sa caméra… Tous deux finiront d’ailleurs ensemble et Jean recevra à travers elle le regard d’artiste de son père : la femme se transformant en
véritable révélateur de vocations picturales, qu’elles soient figées dans une toile ou animées sur un écran de cinéma… « Renoir » nous présente finalement autant la fin d’une carrière que les
prémices d’une autre, encore en gestation, au sein d’une même famille : des visions du monde qui s’affrontent, mais qui finiront par se rejoindre à travers l’art… Sous son esthétique en partie
contemplatif et son scénario d’une simplicité rare, le long métrage propose ainsi des réflexions souvent passionnantes, incarnées par des acteurs non moins merveilleux : Michel Bouquet joue à
merveille le vieux peintre mourant, Vincent Rottiers demeure toujours aussi lumineux et magnétique, et Christa Theret est tout simplement charmante de grâce et de naturel…



"Renoir" au Festival Paris cinéma 2012































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5 commentaires:

  1. Et bien voilà encore un film qui me tente comme on rentre dans un tableau !


    Bises

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  2. Ah oui j'avais pas vu ... janvier 2013 donc ! Je note je note


    Bises

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  3. J'ai bien aimé également malgré les erreurs historiques (j'en donne quelques uns sur ma critique) qui parsèment malheureusement le film... 2/4

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  4. Ca manque un peu de cinéma ce film...Y'a aucune profondeur et l'on s'ennuie mortellement...

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