dimanche 15 juillet 2012

[Critique] The reef, d’Andrew Traucki



the_reef.jpg
(Australie, 2009)



The Shark Attacks Summer, c'est tout l'été sur le blog de Phil Siné !




star.gif

star.gif


Clamant dès son introduction que son histoire se base sur des faits réels, le film d’Andrew Traucki revendique ainsi une certaine caution réaliste à cette énième mise en scène cinématographique
d’attaques de requin… Et c’est bien là justement que « The Reef » trouve sa force et un intérêt tout à fait notable et novateur. Le comportement du requin se révèle en effet ici nettement plus
crédible et naturaliste que dans tout autre film sur le sujet, bien éloigné des excès des « Dents de la mer » et de ses émules… On voit notamment l’animal tourner autour de ses proies humaines sans leur fondre
directement dessus, prendre son temps avant de se rapprocher et n’attaquer que lorsque jour du saigneurl’occasion s’avère le plus propice : agitations
plus soutenues des victimes, éloignement du groupe d’un des personnages…

Mais le réalisme apparaît également dans la situation de base de l’intrigue et surtout dans les comportements des personnages… Cinq amis s’en vont tranquillement sur un bateau quand paf ! un
récif retourne le tout et les laisse dériver au large sur la coque, sans beaucoup d’espoir d’être secourus… Il leur reste une chance : regagner l’île qu’ils viennent de quitter à la nage, en
espérant que les courants ne soient pas trop forts et que les requins habitants ces eaux ne soient pas trop affamés ce jour-là… Avant même l’apparition d’un véritable requin, la peur du petit
groupe se fait déjà shark attacks summersentir : la mer recèle une vie profuse et
l’eau s’agite quasiment en permanence… Le doute est continu sur ce qui les entoure et ce n’est pas le champ de vision que l’un des personnage possède avec des lunettes sous-marines qui peut
véritablement rassurer tout le monde : on scrute avec lui l’infinie profondeur de l’océan, ses mouvements, ses ombres incertaines et son inquiétante pesanteur… La panique commence à naître et
l’agitation gagne tout le monde lorsque le requin fait son apparition pour de bon ! Quand il fait une première victime, la douleur psychologique des vivants se fait prégnante et seul compte alors
l’instinct de survie… Va-t-on mourir noyé ou dévoré par un requin avant de regagner la terre que l’on n’aperçoit nulle part autour de soi, telle est la question !

En dépit de moyens minimaux, le film de Traucki possède un vrai pouvoir anxiogène, en grande partie grâce à une interprétation crédible des acteurs et d’une mise en scène remarquable
d’efficacité… Evitant soigneusement toute surenchère gore (par volonté ou par manque de crédit ?) et ne montrant jamais les acteurs et le requin dans le même plan (seul de vraies images de requin
apparaissent à l’écran), le cinéaste joue avec habileté d’une réalisation presque entièrement basée sur l’attente et l’inconnu, parvenant ainsi à maintenir une tension constante durant toute
l’heure où l’on reste seul en pleine mer avec les personnages… Le défi était de taille et l’on est agréablement surpris de le voir aussi bien relevé ! Il faut dire qu’une des leçons les plus
efficaces de la mise en scène cinématographique du « film de monstre » est ici respectée à la lettre : moins l’on montre le monstre et plus l’angoisse augmente dans l’esprit du spectateur…
Parvenir à un tel degré d’efficacité plus de 35 ans après le film précurseur et
exemplaire de Spielberg
, il fallait de l’audace et beaucoup de talent !



Index du Jour du Saigneur































  • Plus










5 commentaires:

  1. Pampa tango Charlie15 juillet 2012 à 11:53

    J'ai bien aimé, même si le principe était calqué sur celui d'open waters. C'est vrai que le stress monte assez bien, pour moi ça avait commencé avec l'épisode de la tortue!

    RépondreSupprimer
  2. Ah tiens, j'ai vu Open water 2 un peu par hasard et c'était tout à fait l'ambiance de The Reef en effet :)


    Merci pour cette très belle critique, j'ai aussi beaucoup aimé le film pour toutes les raisons que tu invoques dont les apparitions du magnifique (et véritable!) requin ;) Pour ma
    part, j'ai commencé à flipper dès le début, quand l'un des mecs descend dans le bateau chercher du matériel et qu'il doit tenter sa 2e remontée... (!)

    RépondreSupprimer
  3. Je ne l'ai pas vu celui-là. Je le note...

    RépondreSupprimer
  4. J’ai bien aimé The Reef, mais j’ai une préférence pour Peur Bleue. En passant, j’ai trouvé l’incontournable long-métrage Sharkman sur http://www.megavod.fr/.
    Je me suis régalé même si le film s’inscrit dans un registre de série B. 

    RépondreSupprimer
  5. que de chouettes découvertes n'est-ce pas ? ;)

    RépondreSupprimer