jeudi 5 juillet 2012

[Critique] Les dents de la mer, de Steven Spielberg



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(Etats-Unis, 1975)



The Shark Attacks Summer, c'est tout l'été sur le blog de Phil Siné !




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Considéré comme le tout premier « Blockbuster » de l’histoire du cinéma en raison de son budget (ayant exigé plusieurs rallonges) et de ses recettes exceptionnelles, « Les dents de la mer »
marque également le septième art à plus d’un titre ! Il est notamment l’un des premiers scénarios de cette envergure à s’intéresser à un thème et à une histoire exploitée jusque-là par de
vulgaires films de série B, mais il est aussi et surtout le premier grand carton au Box-Office de la carrière d’un cinéaste majeur à Hollywood depuis près de quatre décennies : Steven
Spielberg…

Film au succès fulgurant, « Les dents de la mer » possède pourtant un récit shark attacks summerrelativement simple et décomplexé. Un
requin dévore quelques plaisanciers près des côtes d’une station balnéaire sur l’île (fictive) d’Amity, le nouveau chef de la police veut du coup fermer les plages le temps de tuer le monstre
mais se heurte au maire de la ville, défendant jusqu’à l’inconscience les intérêts économiques liés au tourisme pour ses concitoyens… Mais malgré le simplisme du scénario, sa construction fait
pourtant preuve d’une efficacité exemplaire : une première partie ponctuée par divers accidents jusqu’à ne plus avoir le moindre doute quant à la présence d’un requin près des côtes, puis une
deuxième partie en pleine mer à la chasse au requin, lorgnant pour le coup du côté du récit d’aventure à la « Moby Dick ».

Ce qui demeure le plus réussi et impressionnant dans le film de Spielberg est bien sûr sa mise en scène, d’une maîtrise, d’une richesse et d’une inventivité tout à fait extraordinaire pour
l’époque ! De nombreuses fois copié, très rarement égalé, son style reste encore aujourd’hui puissamment admirable, spécialement dans de nombreuses scènes où le suspense et la tension
s’installent tout en finesse… Le cinéaste parvient ainsi parfois à terrifier son spectateur avec trois fois rien, qu’il s’agisse des vues subjectives du requin juste au-dessous des nageurs
flottants à la surface de l’eau (directement inspirées de «
L'étrange créature du lac noir », de Jack Arnold
), de barils remontant à la surface aux abords du bateau (indiquant le retour du monstre) ou encore d’une accélération du découpage des plans
lors de l’attaque effective du requin, faisant ainsi monter la tension à son paroxysme !

Il est amusant de savoir en outre que les maquettes du requin construites pour le film se révélaient très capricieuses, rendant le tournage souvent très difficile (d’autant qu’il avait lieu en
grande partie en pleine mer !) et obligeant finalement Spielberg à ne montrer la vedette de son film qu’avec parcimonie… C’est ainsi à cause de problèmes purement techniques que la meilleure idée
du film était née : ne presque jamais montrer le monstre, histoire de le rendre bien plus terrifiant encore ! Cette difficulté à filmer le requin a effectivement obligé Spielberg à se transformer
en grand virtuose de l’évitement et à tester des tas de nouvelles idées de mise en scène qui firent des « Dents de la mer » le film mythique qu’il est devenu aujourd’hui !

Le film accumule d’ailleurs les séquences cultes, qu’il s’agisse des scènes d’horreur ou d’autres scènes sans le moindre requin… La scène d’ouverture du film, notamment, est une merveille que
tout apprenti cinéaste devrait étudier vaillamment : l’isolement de la nageuse en mer et en pleine nuit, la musique minimaliste (mais diablement angoissante) de John Williams et l’horreur absolue
de sa mort alors même qu’on ne voit pas son agresseur… Le plan avec effet vertigo de Roy Scheider sur la plage, au moment même où il comprend qu’un requin vient d’attaquer, reste lui aussi
inoubliable ! Quant à l’attaque du bateau par le squale, réussissant finalement à le faire couler, elle se révèle toujours bigrement impressionnante… On se souvient de la réplique qui tue,
prononcée plusieurs fois par le chef Brody jusqu’à en devenir un véritable gimmick comique : « Il nous faut un plus gros bateau ». Car l’humour n’est justement largement pas absent du film,
notamment dans une scène où le spécialiste des requins (Richard Dreyfuss) s’invite un soir chez Brody pour manger, ou encore la scène hilarante dans laquelle les hommes partis chasser le requin
comparent leurs cicatrices comme s’il s’agissait de montrer qui a la plus grosse…































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4 commentaires:

  1. Bonsoir Phil, j'ai revu ce film assez récemment. Je n'ai pas vu avec le même oeil. Au bout du compte, on ne voit pas beaucoup le requin. Mais l'angoisse et la menace sont distillées à bon
    escient. Un très bon film qui n'a rien perdu de son impact.  Bonne soirée.

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  2. Savais-tu que le film devait ressortir en dvd/blu-ray version remasterisée le 14 août? Il semble que le travail de restauration ait été un sacré projet, un petit documentaire en témoigne
    ici.


     


     

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  3. oui oui je savais ! oh, un nouveau lien ! :)

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