samedi 16 juin 2012

[Critique] Annalisa, de Pippo Mezzapesa



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(Italie, 2011)



Sortie le 1er août 2012




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Veleno et Zazà sont deux ados que tout oppose, à commencer par leur appartenance à des milieux sociaux qui d’habitude ne se croisent jamais : le premier est le fils d’un petit bourgeois quand le
second évolue dans une famille de criminels et de dealers, situation qui le place d’ailleurs souvent dans des situations délicates… Pourtant, les deux garçons vont contre toute attente devenir
les meilleurs amis du monde, d’une amitié pure et belle, qui va bien au-delà des disparités d’apparat qui pourraient les éloigner l’un de l’autre. Ce miracle a probablement lieu avant tout grâce
à Veleno, qui cherche justement à fuir ce milieu étriqué et favorisé dans lequel il évolue : il accepte alors de se confronter à la classe populaire et saute sur l’occasion lorsque Zazà le fait
intégrer son équipe de foot comme gardien. Si Zazà joue dans l’espoir de se faire un jour remarquer par un sélectionneur de la Juventus et quitter enfin cette vie de misère, Veleno lui est là
pour se confronter à la « vraie vie », tout simplement…

« Annalisa » porte le nom d’un personnage féminin qui va semer le trouble chez les deux garçons : une femme étrange et imprévisible, à peine mariée et déjà veuve, au comportement fantasque, sans
doute un peu folle et probablement un peu pute aussi… Si sa présence risque de faire vaciller leur belle amitié, elle est surtout le révélateur de leurs désirs et de leurs fantasmes… Ce premier
film de Pippo Mezzapesa se montre en cela une superbe chronique de l’adolescence et de l’éveil des sens… On suit les pérégrinations des garçons avec un regard bienveillant, parfois amusé,
d’autres fois un peu outré devant leur connerie juvénile, mais on se laisse toujours porter par la finesse de la description, assez juste et délicate…

Formellement, le film est superbe ! « Annalisa » propose un travail esthétique et photographique magnifique, avec une belle lumière et des couleurs chaudes qui impriment la pellicule d’une
moiteur propre à l’éveil du désir… On félicite aussi le réalisateur d’avoir aussi bien su choisir ses jeunes acteurs : Nicolas Orzella, Luca Schipani ou encore Aylin Prandi dans le rôle titre… Le
tout n’a bien sûr rien d’extrêmement novateur et reste plus charmant que véritablement troublant, mais on reste subjugué par cette grâce émouvante qui irradie le long métrage…































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2 commentaires:

  1. Et bien tu auras donné à ce film la plus belle critique que j'en aie lu, beaucoup d'autres ayant choisi de se focaliser sur des défauts, un côté plus sombre ou autres. Pour moi, l'essentiel est très joliment formulé ci-dessus et toute tentative d'exprimer ce que j'ai aimé dans ce film
    n'aboutit qu'à une inutile paraphrase... :) Merci pour cette heureuse découverte!

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  2. oh ! merci pour cet heureux commentaire ! ça m'émeut...

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