mercredi 11 avril 2012

[DVD] Les aventures de Tintin : le secret de la Licorne, de Steven Spielberg



aventures de tintin secret licorne
(Etats-Unis, 2011)



Disponible en DVD chez Sony




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Si l’on pouvait deviner une discrète influence du personnage de bandes dessinées Tintin derrière les aventures du héros cinématographique Indiana Jones, l’inverse aurait paru difficilement
imaginable, si ce n’est parfaitement saugrenu, tant l’existence du petit reporter précède chronologiquement celle de l’archéologue baroudeur… La comparaison même pouvait sembler étonnante dans la
mesure où les tempéraments de ces personnages divergent complètement : peu de rapports a priori en effet entre le héros discret, sobre et prude de Hergé et l’obsédé taquin et risque tout imaginé
par Spielberg ! Pourtant, avec cette adaptation des « Aventures de Tintin », à laquelle le cinéaste songe depuis quasiment trois décennies (il en avait racheté les droits en 1984), on assiste à
une fusion assez incroyable et miraculeuse des univers de ces deux aventuriers de fiction : Tintin a alors soudainement l’air d’être habité par l’audace et l’intrépidité d’Indiana… (à ceci près
qu’il ne boit et ne baise toujours pas, hélas !) Sans compter que Spielberg pousse le rapport de force encore bien plus loin en sa faveur, notamment dans une scène d’introduction où il nous
présente le père de Tintin en chair et en os en train de lui tirer le portrait à l’aide de sa fameuse « ligne claire » sur une place touristique : Hergé expédié comme un pauvre caricaturiste
alors même que Spielberg donne littéralement vie sous nos yeux à son personnage, lui conférant mouvement et expression hyper-réaliste en « performance capture »… plus besoin de se demander qui a
remporté le duel haut la main ! Il s’agit bel et bien d’Indiana Jones, même s’il a les traits pour cette aventure de Tintin…

N’étant pas tintinophile pour un sous, je ne m’embarquerai pas plus avant dans un comparatif entre les trois albums utilisés pour venir à bout de l’intrigue du film et la version finale du
scénario, les divers parjures et autres trahisons qu’elle suppose à l’égard de l’œuvre originelle du dessinateur… Au fond, tout cela m’indiffère même carrément, ce qui me permet plus que jamais
de voir ce « Secret de la Licorne » comme une œuvre propre et autonome ! Une œuvre que je découvre d’ailleurs comme « cent pour cent Steven Spielberg », mais un Spielberg qui reviendrait au temps
béni des années 80 et de ses premières amours : le film respire et transpire en effet en tout point les sagas pleines de folles aventures que l’on trouvait dans le cinéma d’entertainement de
cette époque-là, dont l’emblème demeure bien entendu le cinéma de maître S.S. (rire) en personne ! Comme lorsqu’il réalise « Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal », le réalisateur
retrouve en effet la patte ludique et fougueuse de ses obsessions enfantines d’antan, prouvant que cet esprit d’innocence et d’insouciance du cinéma peut finalement encore parfaitement
s’appliquer aujourd’hui… Il y a d’ailleurs comme un pied de nez ironique de sa part à utiliser les techniques éminemment modernes du film entièrement tourné en « motion capture » pour réaliser
une œuvre que l’on jurerait tout droit sorti de sa jeunesse de cinéaste : on pourra penser qu’il assène tout simplement l’universalité et l’atemporalité des procédés qu’il avait à l’époque déjà
si bien tracés, explorés et développés…

Au fond, on retrouve dans cette version moderne des « Aventures de Tintin » la patte talentueuse de l’artisan du septième art qu’incarne encore aujourd’hui Spielberg pour toute une génération de
cinéphiles : des personnages bien campés, un scénario rocambolesque et sans temps mort, des cascades époustouflantes, des effets spéciaux magiques, des mouvements de grue impressionnants… et pour
sa première mise en scène en 3D relief une parfaite maîtrise de la grammaire cinématographique que cette technique suppose pour le moment ! On pourra regretter ici et là un trop plein d’action
excessive et m’as-tu-vu, dont les perspectives parfaitement gratuites rappellent essentiellement un désir d’en mettre plein la vue au spectateur, mais ce film événement demeure sans aucun doute
ce que l’on trouve actuellement de meilleur sur le marché en matière de cinéma de divertissement qui ravira toute la famille !



 



Bonus DVD :



Répartis en cinq featurettes d’une dizaine de minutes environ chacune, les bonus du DVD de « Tintin » permettent de retracer les origines de l’adaptation de la bande dessinée d’Hergé par Steven
Spielberg et Peter Jackson, d’avoir quelques bribes de « making of » permettant de mieux visualiser à quoi ressemblait le tournage (des acteurs grimés avec de multiples capteurs déambulant dans
des décors absents… assez étrange !), de passer en revue le casting, de comprendre la conception de Milou ou encore d’écouter John Williams s’exprimer sur la bande originale du film… Un ensemble
plutôt bien fait, pas ennuyeux et complet !



[Film chroniqué en échange d'un DVD]































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2 commentaires:

  1. J'ai ete beaucoup moins ravie que toi : je n'ai pas retrouve l'esprit des "Tintin" (en BD et televises) de mon enfance, et le cote "Indiana Jones" ne m'a pas convaincue.

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  2. Je l'ai depuis un moment celui là! ta critique fini de me convaincre pour un visionnage rapide!! lol

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