lundi 2 avril 2012

[Critique] Saya Zamuraï, de Hitoshi Matsumoto



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(Japon, 2011)



Sortie le 9 mai 2012




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Après deux films complètement délirants (« Big Man Japan » et « Symbol »), Hitoshi
Matsumoto se lance une nouvelle fois dans un « film concept » étonnant, qui ne ressemble à aucun autre et dont le pitch initial aurait pu donner un film parfaitement figé… Or, ce n’est pas le cas
de « Saya Zamuraï », qui parvient vraiment à se renouveler sur la durée, malgré une histoire qui en soi est volontairement répétitive… Le cinéaste nous propose en effet d’y suivre les déboires
d’un pauvre et ridicule « samurai sans sabre », qui est mis au défi par un seigneur excentrique qui l’a fait prisonnier d’essayer de faire sourire son fils en donnant un spectacle de
divertissement chaque jour pendant trente jours, au-delà de quoi il sera condamné à mort… Le film nous donne alors vraiment à voir l’enchaînement logique des trente petits shows du personnage sur
une durée d’un mois !

Un pari fou, sans doute, risquant d’ennuyer le spectateur par un alignement de petites saynètes redondantes, mais un pari tenu cependant, tant le film se laisse regarder avec un vrai plaisir et
sans la moindre lassitude… Il faut dire que les sketchs sont suffisamment diversifiés pour ne pas agacer, et surtout qu’ils suivent l’évolution des personnages, aussi bien Nomi le samurai sans
sabre que ceux qui l’entourent, à commencer par sa petite fille, dont l’extrême maturité prête à sourire, et par les deux gardes du seigneur chargés de la surveillance de Nomi, dont l’un paraît
vraiment débile à garder la bouche constamment ouverte et qui vont peu à peu s’attacher à lui et l’aider dans l’accomplissement des divers spectacles, de plus en plus fous chaque jour qui passe !
Il y a ainsi une gradation dans le ridicule ou l’énormité des mises en scènes de Nomi : depuis une petite danse minimaliste à une envolée dans les airs comme un boulet humain tiré par un canon
géant… Délire !

Débutant presque à la façon d’un cartoon (Nomi se fait agresser violemment par des criminels hauts en couleurs à coup de sabre ou de pistolet dans des geysers de sang complètement irréalistes), «
Saya Zamuraï » se poursuit en enfilant les gags avec un entrain souvent très communicatifs, mêlant le burlesque grossier à des effets mélodramatiques plus humains… Détail amusant, l’acteur
principal Takaaki Nomi a tourné plus de la moitié du film sans savoir qu’il s’agissait de cinéma, Hitoshi Matsumoto l’ayant persuadé qu’il tournait un documentaire sur ses performances
incroyables… Le cinéaste avait d’ailleurs repéré son acteur lors d’une émission de divertissement à la télévision qu’il animait lui-même : sa célébrité acquise sur le petit écran rappelle
d’ailleurs la carrière d’un autre grand cinéaste japonais, Takeshi Kitano, sur les traces duquel Matsumoto semble désormais bel et bien marcher…



[Film vu en projection de presse]



 



Perspective :



- Symbol, de Hitoshi Matsumoto































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