mercredi 25 janvier 2012

[Critique] Retour vers le futur 2, de Robert Zemeckis


retour vers le futur 2(Etats-Unis,
1989)




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Le premier « Retour vers le futur » avait été tourné comme une simple
comédie et sans la moindre intention d’en faire une saga cinématographique. Pourtant, son succès imposa très vite l’idée d’une suite, d’autant que la fin du film le suggère très fortement. Cette
scène finale, où le Doc revenait du futur pour embarquer Marty et son amie afin de sauver leurs enfants à venir, qui n’était finalement qu’une bonne blague de plus dans le scénario, devenait donc
le point de départ et la gageure de ce second film ! La présence de la petite amie de Marty à bord de la Delorean à voyager dans le temps s’averra d’ailleurs un vrai casse-tête (ce qui apparaît
sensiblement à l’écran, tant on sent que les scénaristes ne savent parfois plus quoi faire du personnage, finalement abandonné à la fin du premier tiers du long métrage…), mais l’ensemble du film
lui-même allait multiplier – parfois exprès – les difficultés et les exploits cinématographiques, autant narratifs que visuels !

Si à l’origine, « Retour vers le futur » 2 et 3 ne devaient faire qu’un seul film dont le titre aurait du être « Paradoxe », on se demande bien comment autant de péripéties pouvaient être
contenues en deux heures seulement… Le second volet doit ainsi être le film où les personnages explorent le plus d’époques différentes : le « présent » fictionnel et référent de 1985, le futur de
2015, une réalité alternative de 1985 (dû au détournement discret de la Delorean par le « vieux » Biff dans le futur) et un retour en 1955, où Biff a transmis à son « lui » jeune un objet du
futur qui changera sa vie et où se déroulait l’action principal du premier film ! Entre tous ces voyages dans le temps, Zemeckis excelle à livrer une histoire jubilatoire et complexe, mais
néanmoins parfaitement cohérente… Il faut dire que le charme des multiples paradoxes temporels se révèle fichtrement efficace et savoureux !

La construction du film en trois étapes, liées chacune à une époque, permet en outre au cinéaste de créer des atmosphères parfaitement différentes, rendant toute lassitude impossible au
spectateur mais créant en outre des sous-épisodes au sein même d’un épisode de saga, chose parfaitement délirante pour du cinéma ! Il propose par exemple une vision du futur qui tranche
radicalement avec l’imaginaire habituel que l’on trouve dans le cinéma de science-fiction : un futur certes truffé de technologies nouvelles et incroyables (voitures volantes, vêtements
auto-séchant et auto-ajustables, le fameux « overboard », véritable skateboard en suspension…), mais un futur coloré et presque « logique », loin du fatalisme et de la noirceur que l’on retrouve
dans des œuvres comme « Blade Runner ». C’est d’ailleurs plutôt le
présent alternatif de 1985 qui offre cette vision plus sombre, les personnages se retrouvant presque en pleine guerre civile où tout est permis !

Mais la partie du film la plus hallucinante se révèle étrangement être la dernière, nous renvoyant une nouvelle fois dans cette bonne vieille année de 1955… Pas seulement parce qu’elle revient
avec nostalgie sur l’histoire qui a fait la gloire du premier volet, mais surtout parce qu’elle propose des audaces complètement folles et suicidaires en matière de cinéma, surtout à une époque
où le numérique n’était pas encore là pour tout sauver. « Retour vers le futur 2 » s’amuse ainsi à recréer très exactement les décors et les scènes du premier film, en incrustant dans certains
plans les doubles des personnages de cette suite, qui ne doivent surtout pas entrer en contact avec eux-mêmes, au risque de provoquer de nouveaux paradoxes temporels parfaitement insolubles ! Le
résultat final demeure absolument fascinant et joyeusement divertissant.

L’humour ne manque d’ailleurs pas dans cette suite, qui se rappelle constamment le fondement même du premier film : la comédie ! Ainsi, certains clins d’œil sont parfaitement savoureux, comme
cette suite des « Dents de la mer » en devanture d’un cinéma du futur :
déjà le dix-neuvième film de la saga, avec surtout une 3D révolutionnaire sans lunettes polarisantes : encore deux ans à attendre pour savoir si cette prédiction technologique sera effective dans
nos propres salles de cinéma ! Le principe de répétition de scènes ou de gimmicks du premier « Retour vers le futur » est lui aussi très amusant : voulant rejouer la scène
de la course poursuite de 1955 autour de l’hôtel de ville en 2015, Marty se retrouve fort marri devant des « trucs » qui ne fonctionnent plus aussi bien qu’avant, comme faire croire à l’autre
qu’il y a quelque chose derrière lui pour lui filer une bonne droite ou comme le fonctionnement d’un overboard, plutôt décontenançant par rapport au skateboard traditionnel… Celui qui était en
avance sur son temps en 1955 se retrouverait presque un peu has-been en 2015 ! Michael J. Fox excelle d’ailleurs toujours autant dans le rôle de Marty McFly, prouvant ses nombreux ressorts
comiques, d’autant plus qu’il incarne également d’autres rôles, comme son double plus âgé et ses propres enfants, parfois même réunis dans un même plan par la magie des effets spéciaux ! L’acteur
semble s’amuser comme un petit fou, et nous amuse assurément par la même occasion…



Perspective :



- Retour vers le futur, de Robert Zemeckis



- La trilogie Retour vers le futur































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