vendredi 13 janvier 2012

[Critique] Gran Torino, de Clint Eastwood



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Gran Torino, de Clint
Eastwood



(Etats-Unis, 2008)



Note :
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Walt Kowalski est un vieil homme raciste et aigri de l’Amérique profonde : il a fait la guerre de Corée, il s’est détourné des églises, il méprise les immigrants qui ont envahi son quartier, il
se détourne de sa famille qui ne voit en lui que l’héritage qu’il va laisser, il garde toujours son arme à portée de main et il demeure inflexible sur tout un tas de valeurs et de principes d’un
autre âge… Ce personnage, magnifiquement interprété par Clint Eastwood, avec des tics et des gimmicks à la fois cultes et distanciés, semble être un retour du cinéaste au bon vieux temps de l’«
Inspecteur Harry » en promoteur de l’autodéfense et de la violence ! Mais le film nous apprendra dans un subtil mélange de drame et d’humour que les apparences sont trompeuses, que tout homme
peut changer et qu’un loup peut parfois se transformer en agneau… Passant de l’homme méprisable ayant commis des horreurs à la guerre à la figure du sacrifié qui donne sa vie pour en sauver une
autre, le héros de « Gran Torino » parvient finalement à la synthèse parfaite de toute la carrière cinématographique de Clint Eastwood, tenant tout à la fois de la brutalité sauvage de « Dirty
Harry » et du romantisme tragique d’un « Sur la route de Madison »… Le long métrage ressemble en cela à une sorte de « film testament » de l’acteur-réalisateur, dont c’est d’ailleurs l’ultime
prestation devant la caméra à ce jour.

« Gran Torino » a cela de fascinant qu’il offre tout un tas de sentiments contradictoires à son spectateur, qui éprouvera tout autant de colère que de compassion à l’égard du héros, dont les
insultes racistes résonnent parfois bizarrement comme des déclarations d’affection profonde… Le personnage se révèle de nature complexe et ambiguë : il comprendra avec finesse au cours du récit
ses erreurs de jugement à l’égard de ses voisins chinois immigrants… On finit même complètement bouleversé lorsqu’on le voit prendre conscience qu’il a bien plus de points communs avec ces
derniers qu’avec sa propre famille ! Son attachement à Thao, ce jeune homme qu’il va guider comme un père de substitution, relève tout simplement de la magie pure : quelques instants de grâce
dans un monde qui transpire la haine tout autour…

La mise en scène d’Eastwood, tout à la fois fluide et classique, est une merveille à l’écran ! On est en outre constamment enthousiasmé par le ton du film, capable de passer du drame le plus
violent à la comédie la plus hilarante (ou presque). C’est ce mélange d’ironie et de tendresse qui donne toute sa dimension à ce « Gran Torino » à la fois sobre et complexe, dont la simplicité de
la morale n’a d’égale que son intelligence et sa pureté… Bouleversant et inoubliable !



 



Autres films de Clint Eastwood :



- Au-delà (2011)



- Invictus (2010)































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8 commentaires:

  1. Ben, tu te fais une piqure de rappel ou tu regardes les Eastwood en ordre décroissant ?

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  2. Aaah Gran Torino ! Il avait fini au sommet de mon Top des films 2009. J'avais écrit un billet sur le film quand mon blog était tout jeune^^ (http://limpossibleblogcine.blogspot.com/2009/03/gran-torino-leternel-eastwood.html)

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  3. Un bien beau film où l'émotion naît d'un simple crachat sur la face d'un niakwé.

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  4. Il les a eu mes 4 étoiles à l'époque ^_^

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  5. Nan Gran Torino est vraiment son dernier GRAND FILM


    Depuis il s'amuse, il badine

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  6. Ben non pas si triste que ça. Imagine, y en a qui sont à la retraite, qui font du vélo et qui se font renverser par des chauffards. 'tain, on peut jamais être peinards. Mieux vaut continuer de
    bosser.


    Ça va ton boulot ? :)

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  7. ça va, ça vient... merci de demander ! :)

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