dimanche 13 novembre 2011

[Critique] Freddy 2 : la revanche de Freddy, de Jack Sholder


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Freddy 2 : la revanche de Freddy, de Jack Sholder (Etats-Unis, 1985)



Note :
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Si Wes Craven a participé à l’écriture du scénario de ce second opus de la franchise des « Freddy Krueger », force est cependant de constater que le film ne captive pas de bout en bout. S’il
fourmille de bonnes idées (comme celle de vouloir faire quitter le monde des rêves à Freddy pour le voir « s’incarner » dans le monde réel à travers Jesse, le jeune héros tourmenté de
l’intrigue), on sent un manque de rigueur et d’efficacité dans l’enchaînement des scènes et le dénouement s’avère carrément mou du genou et sans véritable surprise… Jack Sholder réussit bien
quelques séquences d’horreur assez jouissives (notamment celle où Krueger « s’échappe » littéralement du corps de Jesse), mais le véritable intérêt de cette « Revanche de Freddy » se situe
définitivement ailleurs !

En effet, le film comporte tout un sous-texte crypto-gay aussi réjouissant que parfaitement inattendu. Bien sûr, le fan lambda de cinéma gore n’y verra que du feu, mais certains détails ou
certaines scènes ne peuvent cependant pas avoir été placés là innocemment !

Tout d’abord, dans la première scène du long métrage, on découvre Jesse au fond d’un bus scolaire, avec des airs complètement coincé et traumatisé, parfaite incarnation d’un malaise de vivre.
Deux filles parlent en outre de lui quelques sièges plus loin, et l’une d’elle déclare : « Il a pas l’air gai, dis donc ! » Eh bien détrompe-toi jeune fille : gay, il l’est ! De nombreux indices
nous le laissent en tout cas supposer : il porte des petites chemises colorées, il range sa chambre en se déhanchant sur des airs endiablés et en portant des lunettes de folasse, ses errances
nocturnes (et probablement oniriques) l’amènent dans un club gay très branché SM, révélation probable de ses fantasmes secrets… Il joue finalement les « loulous » toujours « borderline », un peu
exalté et pas toujours très net, et sa mère le supplie à un moment de lui dire son secret, ce qu’il refuse de faire, un peu honteux, dans une belle séquence métaphorique sur la difficulté du «
coming out ». Mais le plus fort, sans doute, c’est la relation qu’il entretient avec sa pseudo copine dont il est affublé, qui tend plus vers la « bonne copine » un brin FAP, qui l’embrasse sur
la joue comme à l’école maternelle et rien d’autre… Et même quand ils se retrouvent finalement sur le point de coïter tous les deux, Jesse est interrompu dans son élan très maladroit par une
langue énorme et gonflée qui lui sort de la bouche et qu’il ravale aussitôt, mettant sa main sur les lèvres comme s’il allait vomir : autant dire que le sexe avec une fille ne l’inspire guère !
Ce qu’il fait ensuite se révèle encore plus passionnant : tétanisé, il part précipitamment, laissant la fille en plan pour rejoindre son meilleur pote qui dort tranquillement dans sa chambre et
lui demander s’il peut dormir avec lui… Amoureux de son meilleur ami, ce sont des choses qui arrivent ! Bon, il le tuera juste après, mais ceci n’est qu’un détail, Jesse se trouvant alors sous la
(mauvaise) influence de Freddy.  Les rapports quasi fusionnels entre Jesse et Freddy pourraient d’ailleurs eux aussi être analysés à profit !

Mais les allusions homosexuelles ne se cantonnent pas au seul personnage principal, puisqu’elles contaminent également l’esthétique même du film : décors colorés et sucrés de comédie musicale,
effets de mise en scène kitschissimes, à commencer par l’explosion d’un canari en plein vol, avec une retombée de plumes vertes complètement fun ! On y retrouve également les clichés
fantasmatiques sur les sports d’équipe et les vestiaires des garçons : ça chahute, ça se tripote, ça se baisse joyeusement le pantalon en plein entraînement… à croire que le base-ball pourrait
très vite se transformer en « baise-ball », avec des battes plus petites, mais 100% bio ! Sans compter que l’entraîneur de l’équipe est une sorte de vieux pervers complètement queer (et cuir !),
qui finira d’ailleurs attaché, fouetté, puis « griffé » à mort sous les douches collectives… On n’oubliera pas enfin de noter les poses sexy en diable du héros, qui dort en simple slip, les
couvertures toutes retournées, et qui mouille les draps au cours de nuits bien moites… Bon, ok, c’est normal, il fait des cauchemars. Parce qu’eh bien oui, « Freddy 2 » n’est pas non plus un
porno gay, mais bel et bien un film d’horreur après tout…



 



Mise en perspective :



- Freddy : les griffes de la nuit, de Wes Craven (Etats-Unis,
1984)



- Freddy : les griffes de la nuit, de Samuel Bayer (Etats-Unis,
2010)



 



Lors des précédents jours du Saigneur...































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5 commentaires:

  1. papa tango charlie13 novembre 2011 à 02:02

    Freddy, mon héros!  le 2ème est un film d'horreur raté, mais j'aime bien son coté tellement 80's et je me souviens que j'imitais le héros quand il rangeait sa chambre sur un air disco! j'en
    avais bavé pour trouver le morceau ;)  bit.ly/uQf4Zz   Très bonne relecture en tout cas: merci! ^^

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  2. En un seul mot : P-a-s-s-i-o-n-n-a-n-t!!!!!!!!!

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  3. Papa tango Charlie17 novembre 2011 à 09:41

    Oui, je me trémoussais deguisé sur mon petit lit en écoutant de la musique gaie ;p. Ça me rappelle aussi un passage d'un autre de mes films cultes: les lois de l'attraction.

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  4. papa tango charlie23 novembre 2011 à 01:51

    un dangereux tueur fou qui a décidé de te prendre en chasse! 

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  5. ah, cool ! je trouvais justement que ma vie manquait un peu de piment ces temps-ci... ;)

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