lundi 3 octobre 2011

[Critique] We need to talk about Kevin, de Lynne Ramsay



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We need to talk about Kevin, de Lynne Ramsay (Etats-Unis, Grande-Bretagne, 2011)



Sortie le 28 septembre 2011



Note :
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Voici un film « rouge sang », qui commence dans le jus de tomate et se termine dans un bain de sang à la violence bien sentie… Ce qui impressionne en premier lieu avec « We need to talk about
Kevin », c’est le montage et la mise en scène. Cette histoire tournant autour de la relation malsaine d’une mère à son fils qui semble être l’incarnation du mal possède en effet une atmosphère
bien particulière. L’utilisation de la couleur rouge, quasiment constante à l’écran, est l’un des aspects les plus évidents à l’origine du climat anxiogène et presque horrifique qui se dégage du
long métrage… Mais le montage éclaté se révèle probablement bien plus efficace pour faire monter la tension chez le spectateur et produire un suspense intenable et sournois, manipulateur jusqu’au
bord du cadre ! Les images se succèdent à l’écran, jouant sur l’émotion plus que sur la cohésion, s’éloignant de toute chronologie pour privilégier une approche sensitive et psychologique, ne
révélant le climax vers lequel tend tout le film qu’à la toute fin.

Si le fils, incarné tour à tour par de jeunes acteurs aux regards inertes et machiavéliques, est la matière même qui innerve tout le long métrage, c’est bien autour de la mère et de son ressenti
que tourne véritablement le regard de la réalisatrice Lynne Ramsay : pour l’habiter, l’actrice Tilda Swinton parvient à une belle performance, parvenant à dresser le portrait d’un personnage
toujours borderline et profondément angoissé, origine probable de la propre défaillance de son rejeton… Mais la force du film tient justement à ne jamais expliciter clairement le pourquoi du
comment : le fils garde ainsi un profond mystère, autant dans sa relation assez atroce à sa mère que dans la motivation de l’acte d’une extrême violence vers lequel tout le conduit, point
culminant d’un film pervers et ambigu ! Entre horreur psychologique et questionnement sur la nature humaine, « We need to talk about Kevin » est une œuvre choc à découvrir assurément...































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7 commentaires:

  1. Bonnsoir, c'est vrai que c'est un film que l'on n'oublie pas rien que les séquences finales. J'ai eu du mal à comprendre l'attitude de cette mère envers son fils. Elle devine qu'il n'a pas un
    comportement normal mais elle ne réagit pas vraiment. Je ne sais pas ce que j'aurais fait si j'avais eu un fils comme Kevin, peut-être le faire examiner par un psy. La passivité du père est aussi
    étonnante. En tout cas, ce n'est pas forcément un film que je recommanderai aux futures jeunes maman. Bonne soirée.

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  2. C'est vrai que le montage est très bien fait, et que l'interprétation de Tilda Swinton est magistrale. J'ai aimé cette abscence de parti pris, et cette atmosphère quelque peu malsaine. Un film
    choc.

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  3. Un avis sensiblement proche du mien

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  4. Le face-à-face mère/fils entre Swinton et Miller est fascinant et dérangeant. Pas mal du tout comme film.

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  5. Un des films marquants pour moi en 2011. Je l'ai trouvé hyper bien réalisé, très réaliste et surprenant.

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  6. Et tu n'lui mets que 2 p'tites étoiles Phil !


    Le film est un peu too much dans son esthétique forcée, certes. Mais Swinton-Miller ça vaut tout l'or du monde. Deux ovnis, deux visages fascinants. Pour moi toute la force du film réside dans
    leur presta.


    (Miller va devenir grand .... d'ici peu)


     

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  7. en effet les acteurs sont fabuleux... mais 2 étoiles c'est énorme et pas si fréquent, si tu regardes mon système de notation (sur la droite ;)

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