jeudi 20 octobre 2011

[Critique] Oxygène, de Hans Van Nuffel



oxygene.jpg



Oxygène, de Hans Van Nuffel (Belgique, Canada, Pays-Bas, 2010)



Sortie le 12 octobre 2011



Note :
star.gif

star.gif




De par son thème (une maladie génétique incurable) et de par la situation du cinéaste (atteint lui-même de mucoviscidose), le film aurait très bien pu n’être au mieux qu’un simulacre de
documentaire pédagogique pour soutenir la recherche médicale, ou au pire un mélodrame sirupeux et misérabiliste… Pourtant, cette fiction douce amère visiblement très documentée, qui sent les
traces du vécu et de l’expérience, n’est rien de tout cela, et ressemble plus aisément à un hymne fort à la vie, clamé par de très beaux personnages, souvent loin des clichés que l’on pourrait
attendre… Les personnages malades traversent bien sûr des moments très difficiles et douloureux, mais ils nous apparaissent cependant toujours présents au monde : malgré leurs fréquents séjours à
l’hôpital, où se déroule d’ailleurs la plus grande partie du film, ils tentent tant bien que mal de donner un sens à leurs vies, de profiter du temps qui reste, de courir, d’aimer… On pourrait
dire en cela qu’« Oxygène » respire (ah ah) l’espoir et la vie ! Ou bien encore que les quelques échappées du film en-dehors de l’univers hospitaliers sont comme des grands bols d’air (re-ah ah)
qui « oxygènent » un peu la noirceur du thème…

Mais le plus intéressant avec ce très beau premier film, c’est peut-être sa capacité à s’imposer comme du vrai cinéma, malgré les seules précautions inattaquables inhérentes à son sujet… Dès la
première scène, on sent déjà l’influence d’une matière cinégénique protéiforme, à la fois dans la globalité de la séquence et dans son détail. Ainsi, un plan d’ensemble présentant de jeunes
garçons devant un auditoire de docteurs rappellent le film « Elephant Man » de David Lynch, lorsque le personnage « monstrueux » était exhibé sans ménagement devant une foule de scientifiques,
pour le bien de la science bien évidemment ! Même sensation de malaise… Un gros plan, à l’inverse, montre une figurine de Darth Vador, le héros de « Star Wars », que serre dans ses mains pour se rassurer le petit garçon malade : sensation plus
tendre, par contraste… Deux grands personnages emblématiques du cinéma sont ainsi utilisés, afin de créer bien sûr des liens avec les malades de mucoviscidose. Deux personnages marginaux et
originellement « bons », poussés à des extrémités à cause de leur différence : le suicide pour le premier, le mal le plus absolu pour le second. Des parallèles sont ainsi faits avec les actes des
personnages du film, et il est également amusant de constater le rapprochement entre les troubles respiratoires des malades et la propre respiration sous son masque de Dark Vador…

Bien écrit, bien réalisé, cet « Oxygène » fait un bien fou ! Une vraie atmosphère se dégage des images, magnifiées par le superbe travail du directeur de la photographie Ruben Impens. Les
personnages sont touchants, parfois troublants, et merveilleusement interprétés, à commencer par Tom, le personnage principal, que le jeune acteur Stef Aerts incarne subtilement… On reste sous le
charme de comédiens de talent et d’un petit film plein de promesses pour l’avenir de son réalisateur… Tout du moins s’il ne manque pas de souffle par la suite, sans mauvais jeu de mots !



 



Mise en perspective :



- La ligne droite, de Régis Wargnier



- La guerre est déclarée, de Valérie Donzelli































  • Plus










2 commentaires:

  1. Tu te lances dans les jeux de mots à la Mathis ?


    Bon, je n'aurais sans doute ni le temps ni le moral pour

    RépondreSupprimer
  2. c'est fort dommage gent dame... meuh ? c'est moi qui fait le plus de jeux de mots pourris non ?

    RépondreSupprimer