samedi 8 octobre 2011

[Critique] Le Skylab, de Julie Delpy



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Le Skylab, de Julie Delpy (France, 2010)



Sortie le 5 octobre 2011



Note :
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Après « La comtesse », un film d’horreur historique « bien mais pas top », Julie Delpy revient à ce qu’elle réussit le mieux : la comédie ! On a tous encore en mémoire le savoureux « Two days in
Paris », et en attendant sa suite « Two days in New York », l’actrice-réalisatrice nous régale d’un délicieux hors d’œuvre avec « le Skylab », une évocation d’un week-end en famille en Bretagne
lors de l’été 1979… Avec ce titre de science-fiction du futur (qui se réfère à un satellite américain risquant de tomber sur l’Ouest de la France ce jour-là), Julie Delpy nous induit
volontairement en erreur pour nous livrer au contraire un film au charme presque désuet et passéiste, sans pour autant être convenu… Elle filme au contraire avec une modernité étonnante ce temps
passé, ne reculant devant aucune audace, notamment dans des dialogues et des situations parfois assez crues, sexués et réalistes…

A travers les yeux de la petite Albertine, la cinéaste semble revivre son enfance, avec des parents délurés, contrastant avec la personnalité d’oncles et de tantes plus coincées… C’est un peu le
choc des anciens et des modernes qui se joue au sein d’une grande famille malgré tout unie et réunie pour l’anniversaire de la grand-mère. Multipliant les saynètes tour à tour drôles ou
émouvantes, ce « Skylab » nous emporte dans un tourbillon d’émotions incroyables et sympathiques, aidé par une belle écriture et une mise en scène entraînante… Evocation de la fin des années 70,
Delpy y voit l’occasion de restituer avec moult détails les gens et les enjeux d’alors : les vêtements typiques, les disputes politiques, les évocations encore fraîches des guerres passées, les
standards du hit parade… et puis un vrai questionnement de ce qu’il reste de la révolution des mœurs de mai 68 dix ans plus tard.

En regardant le film, pour peu que l’on soit suffisamment âgé sans doute, on a le sentiment de retrouver le parfum d’un temps plus détendu, moins compliqué… plus heureux, peut-être ? On sent bien
sûr une certaine nostalgie de la part de Julie Delpy, mais sans jamais que cette nostalgie ne la fasse sombrer dans la caricature trop facile ou dans une opposition anti-modernité avec notre
époque… Si la famille semble ici au cœur de tout, sa vision n’en efface pas non plus les conflits et les mouvements d’affrontements insolubles ! Reste cependant cette perspective offerte par le
prologue et l’épilogue du film dans l’Eurostar d’aujourd’hui : opposé à l’atmosphère de promiscuité et de chaleur des trains corails d’antan, que veut dire la réalisatrice en nous montrant cette
mère de famille confrontée à tous ces passagers seuls et isolés, qui lui refusent leurs places, peut-être aigris par une société froide et déshumanisée, qui a détruit sournoisement le tissu
familial d’il y a trente ans…

Quoi qu’il en soit, « le Skylab » demeure une comédie rafraîchissante et pleine de vie, qui respire une belle énergie et une humanité généreuse ! On est emballé par cette ribambelle de
personnages qui la composent dans un joyeux bordel, tous formidablement joués par des acteurs qu’on adore : Lou Alvarez, Julie Delpy (évidemment !), Eric Elmosnino (le « Gainsbourg » de Joann Sfar), Aure Atika, Noémie Lvovsky (chantant « Bambino » : un
régal !), Bernadette Lafont (hystérique quand elle voit ses enfants se disputer pour leurs convictions politiques), Vincent Lacoste (« beau gosse » comme jamais !), Valérie Bonneton… et bien sûr
la sublime Karin Viard, qui se souvient de toute cette époque disparue.































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7 commentaires:

  1. Mince alors, il passe pas dans mon coin et j'comprends pas pourquoi...


    J'ai entendu Julie et Albert Delpy dans une émission sur E

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  2. Oups le commentaire est parti tout seul...Je disais donc, j'ai écouté Albert et Julie Delpy à la radio, ça donne envie de connaître toute cette famille pleine de vie !

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  3. C'est un film tout à fait charmant, tu as raison. Les acteurs sont formidables et on rit beaucoup. A voir.

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  4. Tous ceux qui sont né avant les années 80 (dont moi) verront dans ce film une galerie de souvenirs à forte connotation de nostaligie. Pas mal de sourire mais on peut par contre être déçu par
    certaines scènes où l'émotion reste trop en surface (avec l'ex-militaire et Hubert surtout). Le côté "en avance" des jeunes filles semblent un peu too much. 2/4

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  5. Je comprends pas trop toutes les louanges que reçoit le film. Je doit être passé à côté, ou alors c'est que je suis trop jeune. Bref j'ai eu l'impression d'une série de saynètes déjà vues et un
    ensemble de personnages caricaturaux. Il y a de bons moments, mais je me suis presque ennuié...

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  6. Non je le range dans les comédies pas très drôles où il se passe rien ^^

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  7. papa tango charlie14 octobre 2012 à 04:13

    J'ai regardé, suite à la vague de film français des années 80 qui passent en ce moment . C'est une bonne découverte et j'aime bien le ton delpy, donc j'ai enchainé avec 2 days in Paris.

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