dimanche 2 octobre 2011

[Critique] L’au-delà, de Lucio Fulci


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L’au-delà, de Lucio Fulci (Italie, 1981)



Note :
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Il n’y a pas véritablement de scénario dans « L’au-delà ». Du moins, pas dans le sens où on l’entend communément au cinéma… On peut bien sûr évoquer une piste générale au récit : une femme hérite
d’un hôtel délabré qu’elle décide de remettre en état, jusqu’à ce que d’étranges et horribles phénomènes se produisent et s’accumulent autour d’elle. Mais le film ne trouve pas là son véritable
intérêt… A vrai dire, pour comprendre « L’au-delà », il faut aller « au-delà » (héhé) des mots et de la diégèse, et se laisser littéralement « happer » par des images incroyablement fascinantes,
entre poésie de l’horreur et inquiétante étrangeté.

Si l’hôtel est bâti sur une des portes de l’Enfer, c’est bel et bien dans les visions infernales que nous offre Lucio Fulci à l’écran qu’il faut chercher le génie de son art ! Qu’importe la
faiblesse des dialogues et les incohérences de l’histoire comparées à la beauté plastique qui traverse le film ! On éprouve très vite comme une morbide fascination devant des scènes souvent
inqualifiables, quelque part entre curiosité, perversité, dégoût et sidération : un homme crucifié puis cimenté dans les fondations de la maison, un visage dévoré par des araignées, des
énucléations incroyablement vomitives et répugnantes…

Le paradoxe, dans l’œuvre de Fulci, est cette opposition constante entre la mise en scène d’images gores et poussives incroyablement outrancières et frisants constamment le ridicule, et cette
beauté du laid qui opère pourtant, cette force mystérieuse qui nous attire et nous pousse à admirer ce cinéma-là ! Qu’importe si Fulci ne savait pas véritablement ce qu’il faisait en tournant, il
n’en demeure pas moins que son film possède une puissance évocatrice purement jouissive et un lyrisme de la pourriture et de la décomposition absolument unique et admirable… Après avoir vu «
L’au-delà », puissamment chargé en dérives quasi surréalistes (on peut penser à certains tableaux de Dali parfois !), on demeure hanté pour longtemps par cette fin hypnotique et sublime, portée
par une musique hiératique, où les héros semblent comme pris au piège d’une mystérieuse toile peinte dont le décor sinistre se répète à l’infini… Une expérience singulière et immense !



 



 Au cours des précédents jours du Saigneur































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6 commentaires:

  1. super hommage au cinéma de Fulci via cet article habité. j'en retiens une expression à ressortir en soirée " le lyrisme de la pourriture"


     


     


    Ber

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  2. très grand cru horrifique de l'ami Fulci

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  3. Avec Beatrice Cenci, Le Chat noir & La maison près du cimétière c'est un des plus importants films de Fulci...


    Mais personnellement citer Dali et son systématisme simpliste de la psychanalyse freudienne c'est faire insulte à ce film si novateur à l'esthétique unique et la macabre poésie...


    Quand à tes deux étoiles, tu mériterais une bonne fessée

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  4. Kssss ! Toi tu cherches la fessée, je le sens !


    Fulci est un très grand cinéaste !!!


    Il faut ABSOLUMENT  que tu vois les films que je cites pour t'en convaincre... Et quelques autres aussi ! (Gialli, Westerns, horreur, etc... L'emmurée vivante, L'éventreur de NY, Frayeurs,
    The Woman in a lizard skin, Non si sevizia a un paperino...)
    En revanche, c'est vrai, il a aussi pondu quelques vrais navets...

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  5. S'il a fait exprès?


     


    Il faudrait voir Una Sull'altra et le venin de la peur, frayeurs ou sette note in nero pour en être convaincu

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  6. je note je note, je vais essayer de parfaire ma culture fulci ! :)

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