lundi 5 septembre 2011

[Critique] La grotte des rêves perdus (3D), de Werner Herzog



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La grotte des rêves perdus (en 3D), de Werner Herzog (France, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Canada, Allemagne, 2010)



Sortie le 31 août 2011



Note :
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« La grotte des rêves perdus » possède un intérêt et une pertinence documentaire absolument indéniable, c’est évident. Depuis sa découverte dans l’Ardèche en 1994, la grotte Chauvet n’avait
effectivement jamais été aussi bien montrée au public. Il faut dire que les autorisations pour y entrer sont rares, tant cela peut perturber l’atmosphère même des lieux, et détruire par-là même
tous les précieux vestiges préhistoriques qu’elle renferme… L’équipe de Werner Herzog a eu la chance immense de pouvoir la filmer, accompagnant un petit groupe de scientifiques pour seulement
quelques jours de tournage. Du coup son film est l’occasion unique de découvrir les superbes décors de la grotte, des restes d’animaux de l’ère glaciaire ayant cristallisés dans la roche ou
surtout des peintures rupestres impressionnantes, réalisées il y a plus de 30 000 ans !

L’utilisation de la 3D rend ces images probablement plus belles encore et permet de mieux « saisir » les merveilles que l’on regarde : le pouvoir de sidération n’en est du coup que plus grand !
Le cinéaste prend le temps de tourner des plans qui durent, s’éternisant avec grâce sur les dessins d’animaux qui recouvrent les parois de pierre… Cette durée des plans, que l’on ressent plus
dans la dernière partie du film, nous renvoie à ce sentiment d’éternité qui nous sépare de ces peuples primitifs, dont on ne saura malheureusement jamais grand chose… La portée métaphysique du
film laisse songeur, presque humble, autant que la beauté des trésors de la grotte nous subjugue…

Pourtant, la dimension « cinématographique » de l’ensemble laisse souvent un peu perplexe. Bien sûr la réussite de certains plans, progressivement et subtilement éclairés, montrés sans
commentaire, relève du grandiose ! Bien sûr, Herzog parvient dans la toute dernière séquence, qui semble comme « rajoutée » assez maladroitement, à coucher ses obsessions, notamment reptiliennes,
au sein même du sujet du film… Mais c’est bien peu comparé au caractère trop (?) largement didactique et pédagogique de l’ensemble. La lourdeur de certains commentaires ou la platitude des
dispositifs de mise en scène (des scientifiques qui nous parlent à n’en plus finir face caméra) n’est pas d’une finesse folle… Il faut dire que les contraintes de tournage au sein de la grotte
rendent même certaines images à la limite de l’exploitable : caméra mal stabilisée, éclairage alléatoire… La splendeur des lieux – et surtout sa conservation – se heurte à la difficulté – voire à
l’impossibilité ? – technique de la représenter le plus fidèlement possible… Belle tentative, mais résultat trop incertain !



 



Mise en perspective :



- Bad Lieutenant : escale à la Nouvelle-Orléans, de Werner
Herzog (Etats-Unis, 2010)































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1 commentaire:

  1. (fermaton.over-blog.com), présente le développement mathématique de la conscience humaine.


    No-29, NOTRE FINITUDE ?

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