dimanche 7 août 2011

[Critique] Troll Hunter, d’André Ovredal


jour du saigneur
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Troll Hunter, d’André Ovredal (Norvège, 2010)



Sortie le 27 juillet 2011



Note :
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Dans la lignée des vrais « faux documentaires » dont la mode avait été lancée en 1999 par « Le projet Blair Witch », voici le pendant 100 % norvégien : « Troll hunter »… ou « Trolljegeren », dans
la langue du grand Nord ! Si ce sous-genre du cinéma d’horreur, où les personnages filment eux-mêmes leurs aventures, s’était joliment illustré ces dernières années avec des choses comme «
Rec » ou « Cloverfield », on le croyait surtout définitivement enterré
depuis des désastres et autres arnaques en tout genre tels que « Paranormal
activity
» ou « Le dernier exorcisme »…

Tout le folklore norvégien y est sans doute pour beaucoup dans la réussite de « Troll hunter » : les décors enneigés à perte de vue, la langue aux sonorités si particulières, les forêts de grands
pins, du froid et encore de la glace… et surtout les trolls, ces créatures fantastiques issues de la mythologie scandinave ! Mais cela ne suffit pas non plus à faire un film : le réalisateur a
l’intelligence de proposer un long métrage avec de vrais moyens, garantissant de très bons effets spéciaux, et une mise en scène efficace, malgré la contrainte de l’effet « caméra embarquée »… Il
ose notamment montrer les trolls frontalement, et le spectateur ne se sent du coup ni frustré ni grugé, comme dans d’autres productions de ce type, habituellement plutôt fauchées…

On est très vite embarqué dans cette histoire, adoptant le regard (ou plutôt l’objectif) d’une bande d’étudiants partis sur les traces d’un chasseur de trolls taciturne, qui finira par accepter
leur présence à ses côtés… Si de nombreuses séquences ont été en partie improvisées, le scénario garde une belle tenu de route et sait dévoiler les choses suffisamment progressivement pour nous
ménager en cours de route de beaux effets de surprise ! Les séquences fortes sont placées à des moments stratégiques et parviennent à équilibrer le récit à la perfection : la première séquence en
forêt possède de jolis frissons, la scène dite du « pont aux trois chèvres » a le charme d’une réjouissante série B, le passage où les personnages se retrouvent piégés dans la grotte au milieu
des créatures ménage également un sacré moment de suspense… On aime l’atmosphère du film, où l’on sent de la part de ses créateurs un vrai désir de cinéma et une pure envie de faire plaisir à
leur public !

Cette notion de plaisir fonctionne à merveille dans « Troll hunter », notamment grâce à l’équilibre exemplaire qu’il existe entre horreur et humour. Le suspense et la tension ont beau atteindre
des sommets dans certains passages, le film n’en oublie pas pour autant un aspect comique des plus appréciables, qui lui confère une dimension de cinéma bis carrément fendarde ! Il faut voir
notamment la démarche et les tronches des trolls, entre l’un qui est pourvu de trois têtes et un autre qui a quasiment une énorme bite à la place du nez … Le personnage du chasseur de trolls,
faussement bonhomme et dépressif, est par ailleurs plutôt délirant et on se marre quand il explique qu’il accepte d’être filmé pour que l’on révèle au monde entier combien la profession de
chasseur de trolls est dévalorisée : il se transforme pour le coup en vrai syndicaliste ! L’humour n’est cependant jamais lourd et appuyé : il est simplement appréciable et s’insinue délicatement
dans un récit rondement mené… On notera enfin l’authentique extrait d’une conférence donnée par le Premier ministre de la Norvège à la fin du film, dans lequel il admet l’existence des trolls.
C’est hilarant, même s’il faisait allusion au nom d’un gisement de gaz et de pétrole : exemple type de manipulation vers laquelle tend tout entier ce documentaire film de fiction sans prétention,
mais vraiment sympathique…



 



Au cours des précédents jours du Saigneur































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1 commentaire:

  1. Oui, oui on passe un bon moment (surtout que moi je l'ai maté à 2 heures du mat') mais ce film ne révolutionne en rien le genre. Il
    délivre la marchandise promise mais sans jamais transcender à cause d'un côté répétitif.


    Fendard sans plus.


    Ber

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