lundi 15 août 2011

[Critique] La planète des singes : les origines, de Rupert Wyatt



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La planète des singes : les origines, de Rupert Wyatt (Etats-Unis, 2011)



Sortie le 10 août 2011



Note :
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Ne rien attendre d’un film rentre probablement en compte dans la façon que l’on a de l’apprécier. Sur le papier, ce « reboot » de la saga de « La planète des singes » n’a vraiment rien d’excitant
et sent surtout fort le réchauffé : il se révèle pourtant à l’écran un bien sympathique divertissement, plutôt futé, moderne et habile à réactualiser une franchise dont les ressucées n’avaient
jamais vraiment convaincu personne… Ni les suites télévisées plus ou moins fauchées et débiles du premier film, ni même l’adaptation de Tim Burton, aux tendances zoophiles pourtant intéressantes
(mais bien trop timides !), n’avaient pu jusque-là rivaliser avec le chef-d’œuvre original de Franklin J. Schaffner. Ce n’est toujours pas le cas de ces « origines » de « la planète des singes »,
mais la tenue d’ensemble du film demeure suffisamment convaincante pour se décider à tenter l’aventure…

Loin du roman initial de Pierre Boule (tout comme à peu près toutes les adaptations qui en ont été tirées d’ailleurs), le long métrage de Rupert Wyatt se préoccupe comme son titre l’indique de ce
qui vient avant : les « origines » de l’histoire. Le scénario, aux délicieux accents de série B, ne fait pas vraiment preuve d’une grande originalité, mais a le mérite de dépoussiérer la saga
avec vigueur et de tenir surtout un rythme et une progression efficace. L’idée de partir de tests scientifiques qui tournent mal est assez bonne : en faisant des recherches pour soigner la
maladie d’Alzheimer, un scientifique découvre un vaccin capable d’augmenter les capacités mentales… Du coup, les singes qui lui servent de cobbayes deviennent suffisamment futés pour se rebeller
enfin contre toute cette oppression humaine : le meneur de ces primates révolutionnaires sera en outre César, un singe que le gentil scientifique dépassé par les évènements a élevé comme un fils
! (on sent bien les enjeux dramatiques se nouer) L’affrontement entre les races et les espèces est plutôt bien illustré et se noue dans un climax tragique où l’entente se révèle fondamentalement
impossible : la métaphore de la guerre qui germe alors peut correspondre à tous les conflits qui ont vu naître ou mourir des civilisations entières… Chacun se renvoie « bêtement » dos à dos,
jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un seul vainqueur. A la fin du film, même le héros et son singe, belle promesse d’une alliance entre les espèces, doivent se séparer dans un beau mouvement
mélodramatique, et l’on comprend que la grande bataille des singes reste à mener, par le biais probable de nouveaux films à venir…

Mais l’intérêt majeur du film reste probablement le trouble qui naît à la vision de ses effets spéciaux. Le réalisateur semble avoir cherché à tout prix le réalisme strict, ce qui confère aux
images une inquiétante étrangeté. A vrai dire, on ne sait plus où commence et finit le plan réel et le plan rajouté en images de synthèse dans ce qui est donné à voir, ce qui pose une vraie
question sur le principe de manipulation visuelle. De même, le procédé de « motion capture » n’est plus ici utilisé pour créer des humains de dessin animé comme chez Robert Zemeckis (« Scrooge ») ou des schtroumpfs bleus démesurés comme chez James
Cameron (« Avatar »), mais il « re »-crée avec un troublant effet de réel des
singes, auquel il insinue pour le coup des confondantes parcelles d’humanité… Les scènes d’action n’en deviennent alors que plus impressionnantes encore ! On comprend alors que l’on peut
absolument tout faire et tout recréer par l’image : tant que cela reste du cinéma, l’éthique est certes sauve, mais la frontière entre fiction et réel pourrait bien très vite se voir franchie,
bien plus tôt que l’on ne pourrait le croire, à supposer que ça ne soit pas déjà fait…

Regardons cependant d’abord « La planète des singes : les origines » pour ce qu’il est avant tout : un plaisant moment de cinéma, mêlant joliment action et émotion… Et même si cette émotion est
souvent accaparée par César, le singe virtuel, James Franco, l’acteur réel, n’en demeure pas moins beau, ce qui ne gâche vraiment rien…































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9 commentaires:

  1. C'est un film au scénario solide (génétique, traitement des animaux, biologie...) qui laisse la part belle aux singes. La grosse réussite reste le rythme toujours sur une bonne vitesse de
    croisière sans omettre une petite et progressive montée en puissance. On peut regretter, peut-être, une pandémie trop discrète et pas assez foudroyante... 3/4

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  2. Eh bien moi justement j'attendais quelque chose de plus ambitieux (y'avait matière à), du coup, grosse déception. On nous ressert le coup du labo pharmaceutique, du virus, de l'Homme responsable
    de sa propre perte. Pas très original. Et puis j'attendais que l'éradication de l'homme soit traitée autrement que dans le générique de fin ! Reste que le film est assez spectaculaire en termes
    d'effets spéciaux. Mais ce n'est pas la première fois que la motion capture sert à animer des animaux. Andy Serkis a déjà interprété un singe, pour le King Kong de Jackson.

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  3. Pour ma part j'ai été très agréablement surpris !

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  4. Je trouve ce film bon aussi dans ça façon d'appréhender certaines personnages et certains dilemme. Mais je m'attendais à un peu plus d'action et je trouve que le cinéaste perd son temps sur
    certains moment inutile (la rebellion progressive des singes dans la fourière) au détriment d'autre beaucoup plus intérèssant (la pandemie, la regènéréssance cellulaire de l'Alzeihmer). En l'état
    c'est un bon divertissement.

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  5. C'est une belle surprise de l'été Hollywoodien. Je n'en attendais absolument rien, à la limite de l'absence d'envie de le voir, et finalement voilà que je trouve que c'est un des meilleurs
    blockbusters de l'été.

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  6. un préquelle sérieux et de qualité qui constitue un épisode à part entière dans la saga

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  7. Malins comme des singes...


     On en vient à prendre le côté des primates dans les batailles ce qui est assez troublant. En effet, progressivement on a tellement d'empathie pour nos "cousins" devenus animaux de
    laboratoires qu'on tourne sans difficulté le dos à notre espèce... Procédé rendu aisé par l'inhumanité de nombres de personnages secondaires: le voisin pilote, le directeur de Gen Sys, le
    personnel du refuge...


     Mention spéciale pour le gorille et l'orang outan ^^

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  8. Assez d'accord avec toi comme d'habitude.


     


    La fusion entre les plans réels et les images synthéses associés à la lutte des races donc un aspect assez réel et assez saisissant. 

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  9. oui des effets spéciaux confondants... ;)

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