dimanche 21 août 2011

[Critique] The Horseman, de Steven Kastrissios


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The Horseman, de Steven Kastrissios (Australie, 2008)



Note :
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Réalisé avec des moyens visiblement modestes, « The Horseman » prouve une fois encore que l’on peut faire beaucoup avec peu. Dans le domaine du cinéma de genre, ce thriller australien s’impose en
effet comme un vrai choc psychologique et visuel, à l’aide d’une mise en scène nerveuse et maligne, privilégiant souvent la suggestion tout en laissant la curieuse impression au spectateur qu’il
vient de voir la pire chose qu’il pouvait imaginer… Les nombreuses scènes de violences se révèlent très sèches et viriles, tout en surfant sur les notions de films « gore » ou de « torture porn »
à la « Saw », sans pour autant montrer les choses frontalement. Un étonnant mélange qui accouche d’un long métrage brutal et sauvage, nous laissant souvent à la frontière de ce qui distingue
l’homme de l’animal !

Si « The Horseman » raconte encore une nouvelle histoire de vengeance, sa façon de la délivrer s’avère cependant assez originale et intéressante. Un père vient de perdre sa fille tout juste
majeure, à cause d’une bande de pornographes qui l’ont drogué et abusé sexuellement pour les besoins d’un film, puis laissé crever toute seule d’une overdose… Le personnage, perdu et désespéré,
se met alors en tête de venger sa fille en partant sur les traces de ces hommes et en les éliminant un à un. Chaque massacre possèdera son lot de difficultés, mais aussi de virtuosité
sanguinaire, offrant au passage un spectacle d’horreur toujours plus bestial et jouissif pour l’amateur de ce genre de film ! Mais la structure narrative de l’œuvre de Steven Kastrissios réserve
elle aussi une petite surprise du plus bel effet : le scénario nous plonge d’emblée en pleine action avant de nous faire revenir progressivement sur les origines de cette vengeance, par une série
de flash-back explicatifs qui permettent de donner son rythme au long métrage…

Une autre belle trouvaille de « The Horseman » réside dans le personnage d’Alice, une jeune fille qui pourrait être celle du héros justement, et que celui-ci prend en stop en même temps qu’il tue
les responsables de sa souffrance intérieure… Les échanges entre ces deux-là deviennent un peu la caution « émotionnelle » du film, posant des questions sur la filiation, l’attachement, la peine,
la solitude… De là à en avoir les larmes aux yeux, peut-être pas, mais leur rencontre possède au bout du compte une dimension vraiment touchante. Sans compter qu’elle prend tout son sens dans la
dernière ligne droite du film, quand les ennemis du père vengeur les font tous les deux prisonniers, afin de les torturer et de les tuer… La loi du Talion toujours, où la vengeance ne peut
qu’engendrer encore plus de vengeance, et la violence toujours plus de violence : le cercle sans fin du déchaînement des passions humaines ! Il y a peut-être bien quelque chose de shakespearien
dans ce film australien… Mais tout l’intérêt de cette dernière séquence est finalement de permettre au père de venger sa fille pour de bon, par un jeu de substitution, en en sauvant une autre, en
étant présent auprès d’elle alors qu’il ne l’a peut-être pas été suffisamment pour son propre sang… Puissant et furieusement réussi !



 



Au cours des précédents jours du Saigneur































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4 commentaires:

  1. je sais pas mais le scénar' ultra balisé ne me botte pas du tout.


     


    ber

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  2. Lors de sa sortie j'avais été aussi convaincu que moi et j'avais été obligé de lui mettre une bonne note!!


    Le dernier segment du film est d'une puissance et une densité rare et bien malin celui qui avait vu arrivé le dénouement de ce film de vengeance pas comme les autres!! Bien joué mon Philou!!

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  3. Atmosphère glauque et crade qui ajoute à la quête du paternel on atout gore non négligeable. La violence est très efficace sans plongé dans le gore sanglant mais en restant dans une réalité âpre
    et directe. Dans le genre ce film est au-dessus de la moyenne grâce aussi à une fin éloignée de l'happy end habituel. 2/4

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  4. tous ces éloges pour seulement 2/4 ?

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