mardi 26 juillet 2011

[Critique] Hospitalité, de Koji Fukada


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Hospitalité, de Koji Fukada (Japon, 2010)



Sortie indéterminée



Note :
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Dans une banlieue apparemment sans histoire de Tokyo, Kobayashi vit paisiblement dans une petite maison avec sa famille décomposée / recomposée, constituée de sa nouvelle épouse, de sa petite
fille issue d’un premier lit et de sa sœur… Il tient au même endroit une modeste imprimerie familiale, dont l’unique employé est parti depuis déjà un certain temps. Tout irait ainsi pour le mieux
dans le meilleur des mondes possibles, si la perruche de sa petite fille ne s’était pas soudainement envolée de sa cage et surtout si un intrus ne venait pas faire irruption dans son existence
sans crier gare !

Cet intrus, c’est Kagawa, qui va peu à peu s’imposer au point d’envahir la vie de Kobayashi… Et pas qu’un peu ! Il commence par demander à travailler pour l’imprimerie, puis à occuper la chambre
libre dans la maison, puis y ramène sa soi-disante « femme » plutôt exotique et ne parlant pas un mot de japonais (« mais l’essentiel n’est pas la parole, dans un couple »…), dont on ne saura
d’ailleurs pas vraiment si elle est brésilienne ou croate… Il s’insinue ainsi assez sournoisement dans le quotidien de la petite famille « normale », jusqu’à devenir comme un poids, voire une
menace ! Lorsqu’il commence à faire chanter le mari pour la relation extraconjugale qu’il a eu avec sa « femme » ou à faire avouer un secret à son épouse, on le voit peu à peu prendre le pouvoir,
se mettre à diriger l’entreprise et la vie de la famille… On lui imagine alors toutes les intentions possibles : est-il un dangereux psychopathe ou un simple pique-assiette ? On le sent quoi
qu’il en soit comme une menace pour la famille de Kobayashi…

Le film qui reste ainsi un moment sur la brèche et qui aurait pu très vite tourner au thriller psychologique (voire horrifique, qui pourrait le dire ?), surprend pourtant à conserver une
fantaisie et un humour à toute épreuve ! Situations décalées, description des petites mesquineries et autres ridicules du genre humain, « Hospitalité » enfile les petites saynètes souvent
coquasses, toujours très fraîches et naturelles, qui évoquent notamment le cinéma d’un
Hong Sangsoo
… Plus encore, le film devient proprement jubilatoire (et pour le coup vraiment inattendu !) lorque Kagawa fait débarquer toute la « famille » de sa femme dans la petite maison,
très nombreuse, très colorée et multiethnique… Kagawa et les « siens » s’imposent-t-ils comme des « squatteurs » cherchant à s’approprier la vie et le domicile de Kobayashi ? Eh bien pas du tout,
et même bien au contraire : ils seraient plutôt là pour insuffler un vent d’humanité et de tolérance dans un monde où chacun se cantonne trop souvent à sa petite vie étriquée et mensongère… Son
passage dans la vie de la maisonnée aura finalement permis de révéler chacun à lui-même, pour mieux l’ouvrir au monde désormais, vers des valeurs humaines et généreuses d’acceptation de l’autre,
de refus de la peur de l’étranger, d’une volonté sans faille d’aller à sa rencontre, pour jouer, parler ou même danser avec lui ! Un bien beau message d’« Hospitalité », en somme…



 



Mise en perspective :



- Festival Paris Cinéma 2011 # 3































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2 commentaires:

  1. Je n'avais pas spécialement pensé à HSS en voyant le film, mais je suppose qu'on peut y voir un p'tit air de parenté pourquoi pas (en nettement moins abouti ;))

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  2. oui c'est le côté un peu n'importe quoi de la fin, avec tous les gens qui débarquent dans la maison et font la fête... amusant

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