dimanche 12 juin 2011

[Critique] Save the green planet ! de Jeong Jun-Hwan


jour du saigneursave the green planet



Save the green planet ! de Jeong Jun-Hwan (Corée du Sud, 2003)



Note :
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La « green planet » du titre n’est en réalité que cette bonne vieille planète bleue que nous peuplons tous (enfin presque) : la Terre ! Selon Lee Byung Gu, celle-ci est en train d’être colonisée
par d’affreux extraterrestres déguisés en humains, avec forcément d’horribles intentions… Du coup, ni une ni deux, il se met en tête de sauver la Terre et, aidé par son amie funambule Soonie, il
kidnappe le patron d’une richissime multinationale, qu’il soupçonne d’être le chef des aliens… Dans une demeure isolée en plein désert, les deux compères visiblement complètement fous se mettent
à torturer leur victime selon d’étranges méthodes, comme s’ils cherchaient à se prouver à eux-mêmes qu’il s’agissait bien d’un être venu de l’espace !

Avec un pitch pareil, on peut s’attendre à ce que le film parte dans tous les sens et dans un déluge de délires hallucinants… Eh bien, ça tombe bien, puisque c’est justement ce qui se passe ! A
l’origine vendu comme une pure comédie (ce qui malheureusement précipitera le film tout droit vers un cuisant échec et le privera d’une visibilité qui serait pourtant largement méritée par chez
nous), « Save the green planet ! » est pourtant bien plus (et surtout bien « pire ») que cela… Si la parodie ou la bouffonnerie règne en maître sur le long métrage, celui-ci se permet pourtant de
mêler et de marier (contre nature !) d’autres genres très divers, lui conférant un statut de parfait OFNI  (Objet Filmique Non Identifié) quasiment avant-gardiste, assez proche finalement du
cinéma d’un Park Chan-Wook ! Tour à tour drame social, conte de la folie furieuse, thriller haletant, polar bien glauque ou même film fantastique, le long métrage propose en outre des scènes de
tortures bien gores, tout à fait digne des films d’horreur contemporains… C’est sûr du coup qu’un public qui s’attend à savourer un film burlesque ne pourra qu’en sortir très décontenancé, si ce
n’est carrément désenchanté…

On ne peut donc que regretter amèrement que « Save the green planet ! », et par là même son réalisateur Jeong Jun-Hwan, n’aient pas pu s’imposer d’emblée dans la brillante nouvelle vague du
cinéma coréen des années 2000… Son ton complètement foutraque et hystérique, ses scènes souvent à peine croyables, tout du moins originales et audacieuses, en font à chaque plan une pure
merveille cinéphilique. Entre des instruments de tortures autant bricolo-rigolo que redoutables et visiblement douloureux et une attaque d’abeilles mielleuse, le film pousse le vice jusqu’au
pastiche tordant de nombreux classiques du cinéma : le monolithe de « 2001, l’odyssée de l’espace », les genoux fracturés pour empêcher le prisonnier de s’enfuir comme dans « Misery », la copine
qui attaque en faisant la roue et en coinçant la tête de la victime entre ses cuisses comme l’une des réplicantes de « Blade Runner »… et ainsi de suite ! On ne compte pas le nombre de scènes
cultes qui fourmillent et débordent de ce film inspiré et rythmé, où tout s’enchaîne à vive allure et se joue comme dans un délire hallucinogène… Si le personnage principal nous semble d’abord
complètement fou et allumé avec ses théories de complot extraterrestre ou son casque « parapsychique » sur la tête, le twist nous révélant que sa victime est peut-être bel et bien l’alien qu’on
l’accuse d’être n’en est que plus savoureux : entre les délires d’une série B complètement déviante et l’audace intarissable du nouveau cinéma asiatique, on peut finalement dire qu’un film comme
ça, c’est le pied !



 



Mise en perspective :



- Le jour du Saigneur































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4 commentaires:

  1. je connaissais pas. Ca a l'air complètement déjanté et jouissif. Allez hop sur ma liste de futures visions!


     


    Ber

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  2. C'est bon ça ^_^ Je l'ai en DVD, et je m'en étais ré-ga-lé !

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  3. Je ne l'aurais pas possédé en DVD, j'y serais sûrement allé !

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  4. Oui il y a des films que je peux retourner voir au ciné même si je les ai en DVD. Rien ne remplace un grand écran !

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