mardi 7 juin 2011

[Critique] Belleville Tokyo, d’Elise Girard



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Belleville Tokyo, d’Elise Girard (France, 2011)



Sortie le 1er juin 2011



Note :
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Entre « La reine des pommes » sorti l’année dernière et le très attendu «
La guerre est déclarée » (en compétition au prochain Festival Paris cinéma), le plus
merveilleux des « non couple » de cinéma (Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm) a accepté de jouer un
nouveau couple en train de se défaire devant la caméra d’Elise Girard, qui réalise là son premier film…

L’histoire d’une séparation banale ? A la fois oui et non… A vrai dire, la plus belle réussite du film réside dans cet excitant duo d’acteurs, incarnation de la fragilité même et constamment sur
le fil, qui à travers toute une série de situations cocasses ou cruelles, fait l’expérience de la confusion des sentiments. Elle est enceinte, et lui la fuit… Lâchement, pourrait-on dire.
Pourtant, il ne cesse de revenir. Ces deux-là ne comprennent pas vraiment ce qui leur arrive et ne parviennent finalement pas à déterminer s’ils s’aiment encore ou s’ils sont capables de
continuer à vivre ensemble… Cela crée des moments de cinéma très forts, tantôt absurdes, tantôt étranges, souvent tragi-comiques, quelque part entre la tendresse et la détresse : des mots durs
sont parfois échangés, il appuie sur son ventre comme une pulsion de vouloir tuer l’enfant à naître… Il lui ment éhontément, mais elle lui pardonne. Parce qu’il est perdu. Et parce qu’elle aussi…
Tout en curieux paradoxes, « Belleville Tokyo » trace joliment sa route, comme en plein Jet-Lag mensonger : quand elle raconte chez des amis qu’il a essayé de l’abandonner sur l’autoroute mais
qu’il n’y est pas arrivé, tout le monde rit parce que personne n’y croit… Mais nous, spectateur, nous savons, une fois encore tiraillé entre l’humour et la mélancolie.

Si tout cela est intrigant, ironique et ludique, c’est malheureusement aussi assez maladroit et parfois approximatif : un sentiment d’inachèvement berce le film tout entier… Une dimension
visiblement autobiographique donne en outre à ce « Belleville Tokyo » une caution insidieusement cinéphile : ancienne attachée de presse pour les cinémas parisiens « Action », Elise Girard
présente une façon charmante et presque désuète de travailler dans ces salles d’arts et essais où officie justement le personnage de Valérie Donzelli, encadré par un duo comique assez poilant et
savoureux (Philippe Nahon et Jean-Christophe Bouvet).



 



Mise en perspective :



- La reine des pommes, de Valérie Donzelli (France, 2010)



- Jérémie Elkaïm (acteur)































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2 commentaires:

  1. J'aime bien Jérémie Elkaïm (et il est craquant) mais le film m'a profondemment ennuyé. Je trouvait qu'il était un cliché sur tout le longueur. J'irai voir le prochain Donzelli
    tout de même, sait-on jamais.

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  2. roooh... je suis convaincu que le donzelli te plaira ! tu as déjà vu la reine des pommes ?

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